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Le Codex Atlanticus 15 -
épuisé
Le Codex Atlanticus
est une anthologie permanente consacrée
à la nouvelle et plus précisément aux textes
courts
du domaine fantastique. Résolument athématique, le Codex Atlanticus
se veut simplement le reflet de la production contemporaine
dans le genre qui nous occupe. On y trouve pourtant aussi des textes
plus
anciens, oubliés ou méconnus, permettant de mettre en
perspective
la production contemporaine avec la riche tradition dans laquelle elle
s'enracine. En 20 volumes publiés de 1990 à 2011, le Codex Atlanticus a fait paraître
près de 170 textes de plus de 90 auteurs. L'anthologie est
actuellement en sommeil.
«Les Trois livreurs»,
Marcel Béalu : Le
premier livreur entra dans le magasin. Il était vêtu d'un
uniforme noir passepoilé d'argent et portait sur le dos un long
coffre de bois...
«L'Allée», Anne
Morin
: Elle remonte l'allée, parmi les arbres. C'est le tout
début
du mois de septembre. J'avais envie d'écrire cela en mauve,
c'est
sa couleur préférée, couleur de violette et
d'encre
passée, couleur entre deux, entre le prune, le fuchsia
extraverti
et le rose passé, le rose thé, le rose
d'après-midis
d'automne ou de plein été tamisés par des
feuillages
doucement agités...
«Le Paquet», Michel
Rozenberg
: Le lendemain, je fus témoin d'un curieux incident.
François
avait hissé une encombrante caisse hors d'un container et devait
à présent la transporter jusqu'au fourgon, à
l'aveuglette.
Soudain il glissa, tomba et ne put empêcher le paquet de chuter.
L'emballage se déchira légèrement, laissant
apparaître
une minuscule surface de couleur rouge. Impossible cependant d'en
identi?er
le contenu...
«Visite», Philippe
Vidal
: Alors je décidai de ne plus perdre une miette de l'action, de
ne plus me contenter de surprendre mes personnages dans des postures
chaque
fois différentes, mais de les voir enfin se quereller, lutter;
assister,
qui sait, à un crime, confortablement assis dans mon salon!...
«Les Pendules», Catherine
Bord : À partir de la mi-novembre, il n'y eut presque plus
de
répit et Mademoiselle Toussaint qui tenait un compte
précis
du nombre de fois où s'arrêtaient les pendules,
renonça
assez vite aux croix dont elle ornait son calendrier. Si, pendant
l'été,
les pendules enregistraient une moyenne de deux arrêts par mois,
cette moyenne monta brutalement à plus de trois arrêts par
semaine, et Mademoiselle Toussaint comprit assez vite que les pendules
allaient avoir raison de son énergie...
«Meurtre à la
frontière», Denis
Moiriat : Le jardin semble affolé, les broussailles
gonflent,
roulent en ondes furieuses. On entend à peine cette
prière
de Mona au milieu de la tempête. Elle cherche encore sa tombe,
frappe
avec son bâton, le vent la pousse, l'inonde, elle tourne sur
elle-même,
le visage dissous par la pluie, les bras accrochés à un
arbre
emporté...
«Neuphlus», Krotz
Strüder
: Comme il introduisait la clé dans la serrure, le mouvement
d'une
feuille le fit tressaillir, il s'embrouilla, et la clé se
coinça,
nonchalamment, comme si elle n'eut pas été
concernée.
Comment aurait-il pu savoir que cette clé n'était qu'un
leurre?
Et avant cela, comment avait-il pu s'imaginer quitter la ville, et d'un
simple tour de clef?...
«Avec elle», Liliane
Gray
: Cependant, très vite, j'appris à résister, front
buté et lèvres closes. Je refusais l'enfer privé
où
elle s'enfermait, où m'entraînait son amour
dévoyé.
Elle aurait souhaité des étreintes larmoyantes, une
communion
dans les pleurs; je ne m'y prêtais jamais. Elle s'entêtait,
pourtant, à me démontrer que j'étais comme elle
vouée
au destin de victime...
«Le Dentier», Franck
Denet
: Déjà, quand le dentiste l'avait mis en place, elle
avait
eu l'impression qu'on lui imposait un intrus, un être à
part
entière qui investissait de mauvais coeur cette bouche
orpheline.
Depuis, Marguerite allait de soucis en soucis, comme si le dentier
avait
voulu lui infliger tous les malheurs... Parfois, les fausses dents se
serraient
d'elles-mêmes, sans que la mâchoire n'eût
amorcé
la moindre contraction. Alors, Marguerite se mordait cruellement la
langue
ou l'intérieur des joues...
«Le Royaume des Heureux»,
Frédérique
Le Romancer : Je suis originaire du pays Brezhan, là
où
la mer nourrit, brûle les récoltes, éteint les
incendies,
porte les navires, soigne et noie. Mon pays est un pays de voyageurs.
Femmes
et hommes savent vivre solitaires et vagabonds, se couchant dans le
lichen
ou les bois, se nourrissant de chasse, de pêche ou de cueillette
(Martéhus Bargo, Carnet de voyage)...
«Saturne» - Christophe
Lartas
: Il ne mange plus de fruits depuis longtemps, ni de miel. Il se
nourrit
exclusivement des êtres, quoique cela le dégoûte.
Lorsqu'il
n'y aura plus d'hommes, peut-être recommencera-t-il à
apprécier
les offrandes de la nature? ou peut-être se passera-t-il à
tout jamais de manger? Tout compte fait, cela serait bien mieux. Car il
est las de la vie: tout ce qui a trait à elle l'indispose chaque
jour davantage. Sous ses dehors grossiers, en effet, se cache une
grande
délicatesse. Mais il est le seul à le savoir...
«Le Club des Sept
Rêveurs», Philippe
Gindre : Voici quelques années, un document insolite a
circulé
durant quelques semaines sur la toile francophone. Comme c'est encore
trop
souvent le cas des documents de cette nature, sa provenance est
restée
inconnue et son authenticité, par conséquent, demeure
fortement
sujette à caution. Nous avons ainsi reçu à
plusieurs
reprises, de correspondants anonymes utilisant des messageries
gratuites,
la reproduction de la première de couverture d'un livre
intitulé
Le Club des Sept Rêveurs et dont l'auteur ne serait autre que
l'écrivain
fantastique américain Howard Phillips Lovecraft (1890-1937)!...
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Couverture illustrée par Sébastien
Hayez. Graphismes: Maud Besson, Fernando
Goncalvès-Félix, Roger Toulouse.
ISBN-10 2-908254-43-3.
ISBN-13
978-2-908254-43-3.
Le Codex
Atlanticus ISSN 1145-6892.
15 X 21 cm. 128 p.
In-octavo imprimé sur bouffant blanc 90g.
Couverture
pelliculée.
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