Nihil Messtavic, Autoportrait supposé
(fusain), sans date.
Collection Vedma Nàdasty. Reproduction interdite.
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Nihil Messtavic (? - ?)
On ignore encore presque tout de cet auteur. Vedma
Nàdasty, qui a entrepris de traduire son oeuvre, et à
qui nous devons de l'avoir un jour exhumée de la réserve
d'une bibliothèque de province polonaise, dit de lui dans ses
«Notes
introductives» au Crachoir du Solitaire,
le terrible recueil d'aphorismes noirs de Messtavic: «L'homme --
c'était un homme, cela du moins nous le savons -- était
instruit.
Son vocabulaire, sa maîtrise de la syntaxe le prouvent assez. Il
était aussi polyglotte. Il a utilisé pas moins de quatre
langues pour rédiger ses noires chroniques du désespoir,
et il les maîtrisait toutes avec une égale aisance. Son
intérêt
personnel le portait aussi bien vers la philosophie, la
littérature,
que vers le dessin et la poésie. Le contenu de la malle me l'a
prouvé.
C'est tout ce que nous savons de lui. C'est tout ce que nous saurons
jamais,
fort probablement. Rien, dans ses écrits, ne permet vraiment de
les dater, même si on peut se hasarder à supposer qu'il a
vécu quelque part entre le milieu du XIXe siècle et le
début
du XXe. Car il a lu Nietzsche dont il reprend parfois les majestueuses
figures, et il semble vouloir s'engager à tātons, par
moments,
dans l'impasse cioranienne, même s'il est raisonnable de
supposer,
si l'on considère l'ancienneté de la malle, qu'il n'a
jamais
pu connaître l'oeuvre de l'ascète de la rue de
l'Odéon.
Quant à déterminer d'où venait Nihil Messtavic --
puisque tel il se présente à nous --, quant à
tenter
de préciser quelle était sa nationalité -- si
seulement
il en avait une --, cela demeurera sans doute à jamais
impossible.
Sans doute est-ce mieux ainsi...»
Nihil Messtavic à La Clef
d'Argent :
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