Michel Rullier (1938-2011)
Michel Rullier était un campagnard que les circonstances
de la vie avaient exilé dans la capitale. Essentiel: sa jeunesse
fut
saintongeaise. Récits de temps anciens reçus d'une
merveilleuse
grand'tante, mots entendus dans les bouches paysannes, saveurs
longuement
dégustées, odeurs précieusement retenues,
scènes
inlassablement contemplées, rêves toujours
recommencés,
ironique fatalité des choses, implacable tendresse des
êtres,
tout chez lui -- et d'abord son nom --, plongeait ses racines en cet
irremplaçable
petit coin du sud charentais qui avait donné ses couleurs,
définitives,
à sa perception du monde.
Il n'est même pas jusqu'à la rencontre qui devait
décider
de sa carrière qui ne renvoie à la douce, la lente
plénitude,
déjà méridionale, de la demeure ancestrale. Le
destin
avait frappé; car celui qui, de toutes ses fibres, se sentait
écrivain,
finit par devenir hispaniste, et professeur; alors -- de par ces
origines,
sans doute --, il ne put concevoir sa fonction que profondément
humaine: engagement qui ne lui a jamais laissé loisir de
créer
que dans le cadre de formes brèves, celles,
précisément,
avec lesquelles le lectorat français actuel paraît peu
enclin
à se familiariser.
Michel Rullier est décédé le 21 décembre
2011, alors qu'il venait de terminer son deuxième recueil de
nouvelles, Le courre aux loups.
Michel Rullier à La Clef d'Argent :
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