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La Spirale de Lug,
roman de Jonas
Lenn. 9 Euros. Dans ce 7e volume de la
collection Ténèbres
& Cie, le meurtre d'un curé
de campagne, vieil ami retrouvé de Coolter, propulse nos deux
héros
dans une suite d'aventures comme jamais ils n'en avaient vécues.
Dans la paroisse dont l'abbé Buchanam avait la charge,
d'étranges
rumeurs circulent.
Couverture et 7 illustrations hors-texte de Sylvain Chevalier.
ISBN-10 2-908254-46-8. |
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© 2003-2005 Sylvain Chevalier. Reproduction interdite.
Aussi curieux que cela puisse paraître, la représentation de Coolter et Quincampoix a tout d'abord posé problème. Non pas à l'illustrateur (qui en a vu d'autres) mais aux initiateurs de la série (c'est-à-dire Christian Hibon et moi-même). Dès le départ, nous étions convenus d'un dogme: Coolter et Quincampoix ne sont jamais décrits avec précision, afin de laisser à chacun le soin de se les représenter à sa guise. C'est là l'un des seuls dogmes formels de la collection. On sait toutefois que le duo fonctionne selon le principe éculé mais somme toute efficace du contraste: Quincampoix est plutôt «enveloppé» et de taille moyenne, et Coolter apparaît comme grand et mince. Quincampoix est d'un naturel réservé, tandis que Coolter semble plus impulsif. Quincampoix porte souvent des petites lunettes rondes et toujours la moustache. Coolter affectionne la redingote, parfois jusqu'au monocle.
Il était bien évident que ce dogme -- destiné
en
fait aux auteurs écrivains -- finirait par poser problème
le jour où nous viendrions à travailler avec un
illustrateur
issu de la BD, comme c'est le cas de Sylvain
Chevalier.
Quoi de plus frustrant finalement pour un illustrateur que de se voir
demander
de ne pas représenter ses personnages? Un premier essai,
ci-dessous, nous a vite convaincus qu'il était inutile de tenter
par des subterfuges tels que les ombres chinoises, d'éviter le
problème:
La décision était prise, nous allions donc tenter de représenter Coolter et Quincampoix! Moment historique s'il en fut pour les habitués de la collection. Sylvain Chevalier nous a donc demandé de compléter la description succinte que nous lui avions faite. Il a finalement été décidé que Quincampoix se rapprocherait un peu de David Suchet, l'acteur qui incarne Hercule Poirot dans le feuilleton britannique éponyme. Il est plutôt enveloppé, sans être obèse. Disons qu'il se porte bien. Il n'est pas très grand. Il a une petite moustache. Il s'habille généralement avec un complet-veston un rien désuet, mais seyant. Il est brun, les cheveux courts toujours impeccablement coupés et coiffés (raie sur le côté). Petites lunettes rondes.
Coolter, est un peu devenu au fil du temps une sorte de Sherlock Holmes, même si au début Christian Hibon (qui l'a inventé) le voyait comme un petit brun avec une barbichette, une sorte de diablotin anar semant la zizanie partout où il allait. Anar, il l'est resté, mais à présent, physiquement, c'est donc un peu Sherlock Holmes, mais il ressemble davantage à Jeremy Brett qu'à Basil Rathbone.
En fait, Coolter, par bien des côtés, c'est Brett. Des acteurs de l'époque de Rathbone, c'est sans doute Peter Cushing qui lui ressemble le plus (mais Coolter et Quincampoix ont entre 30 et 40 ans sans doute). Mais autant Brett pourrait être Coolter sur toutes les photos qu'on a de lui, autant Suchet sans moustaches ne ressemble absolument pas à Quincampoix. Quant au caractère de Quincampoix, il y a un peu chez lui du Mortimer d'E.P. Jacobs.
Coolter est plus châtain que brun sans doute. Les cheveux
plutôt
courts, selon les périodes. Il est grand, sec, nerveux. Il lui
arrive
de porter la redingote, parfois un complet plus classique. Il a
toujours
sur lui une petite fiasque, une topette-gousset à whiskey
(Coolter
ne boit pas de whisky, mais du whiskey, il est un peu
snob!).
Muni de ces quelques renseignements fragmentaires autant
que subjectifs, Sylvain
Chevalier a
aussitôt
réalisé ceci:
On éprouve un sentiment étonnant et assez indéfinissable à contempler enfin, et pour la première fois, des personnages qu'on a créés depuis quelques années déjà (une bonne dizaine en fait). C'est ce qui nous est arrivé, à Christian Hibon et à moi, lorsque nous avons vu ces croquis. Et c'est déjà d'une certaine façon ce que nous avions ressenti en lisant les textes parus dans le volume 6, Bienvenue à l'I.E.A!, où pour la première fois d'autres auteurs venaient nous rejoindre et prenaient en main, à leur façon, nos deux personnages. Mais bien évidemment (et les auteurs en question ne m'en voudront pas si je dis cela) cette représentation physique, de par son immédiateté, sa précision, a quelque chose d'incomparable.
En fait, et sans forfanterie aucune, l'étonnante
facilité
avec laquelle Sylvain a su, en quelques jours, capter l'essentiel de la
personnalité de ces deux personnages et retranscrire le tout sur
le papier, n'a d'égale que l'aisance avec laquelle Jonas Lenn a
su faire de même par l'écriture. Bref, tout cela augurait
bien de la suite. Inutile de dire que le résultat final ne nous
a pas déçus. Qu'on en juge par ces deux exemples:
Quincampoix distingua le corps de Coolter... (p.8). |
Quincampoix se baissa pour consulter les livres... (p.26). |
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