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Francis Lacassin

Photo © Bernard Blaise, Oakland, 1979.
Francis Lacassin (1931-2008)

Difficile d'imaginer à quoi aurait pu ressembler l'édition française sans Francis Lacassin. Difficile, surtout, de se représenter quel pourrait être en France le statut des littératures de genre et de la BD. Ces genres qu'il a contribué à décloisonner, dont il a encouragé la critique, mais qu'il a aussi et surtout publiés, comme le fantastique et le policier, lui doivent énormément.

Pour nous, Francis Lacassin reste aussi celui qui a permis à l'intégrale des oeuvres de Lovecraft de voir le jour en langue française dans la prestigieuse collection «Bouquins», aux éditions Robert Laffont. Il avait également publié chez son ami Christian Bourgois, décédé en décembre 2007, un premier volume de correspondance de Lovecraft, copieusement annoté, qui faute d'un lectorat suffisant n'avait hélas jamais été suivi d'un second.

On ne saurait trop conseiller la lecture de ses mémoires parues en 2006 aux éditions du Rocher, Sur les chemins qui marchent, même s'il y parle en définitive plus des autres que de lui-même. Espérons que, comme il en émettait le souhait en conclusion de ses mémoires, il s'est entendu dire par un Saint-Pierre bibliophile : «Sois le bienvenu. À partir de maintenant tu pourras lire tous les livres que tu voudras. Quelle que soit la langue dans laquelle ils sont écrits, tu les comprendras.»
 

Lovecraft - integrale 1 Lovecraft - integrale 2 Lovecraft - integrale 3 L'intégrale Lovecraft parue dans la collection «Bouquins» aux éditions Robert Laffont, sous la direction de Francis Lacassin. Lovecraft - Lettres 1 H.P. Lovecraft - Lettres 1 (Christian Bourgois, 1978).
Lettres (1914-1926) recueillies par August Derleth et Donald Wandrei. Choix, préface, chronologie, bibliographie et notes par Francis Lacassin. Traduit de l'anglais par Jacques Parsons.
Sur les chemins qui marchent - Memoires - Francis Lacassin Dans Sur les chemins qui marchent, Francis Lacassin raconte la genèse de l'intégrale Lovecraft et évoque pour l'occasion La Clef d'Argent. Les éditions NéO tenaient alors au numéro 5 de la rue Cochin à Paris une librairie où ils proposaient l'ensemble de leurs ouvrages et notamment la fameuse collection «SF/Fantastique/Aventure» aux couvertures illustrées par Jean-Michel Nicollet. Nous y avions placé un dépôt de nos premières productions. C'est là que Francis Lacassin a découvert, bien en évidence sur le comptoir, nos petits livres. Il cherchait alors des traducteurs pour l'assister dans son projet:
 
«En vertu du principe selon lequel seul est apte à traduire un auteur celui qui le fait par passion et non par besogne, je me tournai vers les jeunes commentateurs de Lovecraft. Comme tous les auteurs réprouvés, rebelles ou maudits, Lovecraft suscitait des zèles souvent excessifs. Il en fut ainsi au XIXe siècle avec les hydropathes d'Émile Goudeau; avant 1914 avec les disciples-soldats autobaptisés «frères de la Rose-Croix», défenseurs du Sār Péladan, auteur du Vice suprême et des Dévotes d'Avignon... Certains thuriféraires français de Lovecraft formaient un rempart d'ayatollahs allumés et de gardiens de la révolution armés jusqu'aux dents, prêts à dégainer contre tout blasphémateur osant une interprétation dissidente du dogme. Tout en reconnaissant leur dévouement même dévoyé, je préférais à ces énervés de la gāchette des lovecraftiens plus subtils, au jugement serein.
Parmi eux, ma sympathie allait à l'activité d'une modeste maison d'édition de Dôle, au nom également emprunté à une oeuvre célèbre de Lovecraft: La Clef d'argent. Dans sa revue semestrielle, le Codex Atlanticus, dans la série de mini-recueils Le Cri mécanique et dans des plaquettes (dont le goût raffiné accompagnait l'élégance des maquettes), l'intelligence des analyses ne laissait aucune place aux anathèmes et exécutions sommaires. Ces plaquettes illustrées par des artistes inspirés perpétuaient la tradition de la bibliophilie et permettaient à La Clef d'argent d'élever le débat. Plusieurs d'entre elles faisaient connaître au lecteur de Lovecraft l'oeuvre de ses proches amis, entre autres le poète et illustrateur Clark Ashton Smith. Mesure, érudition, bon goût désignaient Philippe Gindre comme un traducteur idéal. Il ne m'a pas déçu.»
Sur les chemins qui marchent (Le Rocher, 2006), p.311-312.
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Le saviez-vous? Vous pouvez télécharger librement les versions pdf des recueils d'Édouard Ganche, Le Livre de la Mort et L'Ordre de la Mort.

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