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Maurice Level (1875-1926)
Bien qu'il ait oeuvré dans presque tous les genres,
Maurice Level
reste surtout connu pour ses incursions dans le domaine de la terreur
et
de l'angoisse, grâce à son roman L'Épouvante
- adapté deux fois au cinéma -, à ses drames qui
firent
les beaux jours du Grand-Guignol, et à ses nombreux contes
cruels
et nouvelles. Il s'est fort peu adonné au fantastique proprement
dit puisqu'en dehors de «La Photographie»,
repris au sommaire du vol. 16 du Codex Atlanticus,
nous ne connaissons que deux autres textes appartenant
expressément
à cette veine: «Babel» (Le Journal, 28 mars
1910)
et «Le Tigre du Major Atkinson» (Lectures pour Tous,
décembre 1920), repris dans La Peur. Mais
pour être rares, les incursions de Maurice
Level dans le fantastique n'en sont que plus marquantes, et «La
Photographie» en est sans conteste l'expression la plus
aboutie.
Alors que la plupart des auteurs du début du XXe
siècle
avaient encore recours aux vieilles recettes à base de
revenants,
de légendes, de maisons hantées, de prémonitions
ou
de réincarnations, Level innovait en provoquant la peur ou
l'angoisse
avec la photographie ou les dernières découvertes
médicales,
et en troquant le décor des châteaux hantés pour
ceux
d'un hôpital, d'un train ou du métropolitain, à
l'instar
des réalisateurs de films fantastiques asiatiques contemporains
chez qui
le surnaturel se manifeste par le truchement de vidéos,
de téléphones portables, d'internet ou... de
photographies.
Maurice Level était, ici comme en d'autres domaines,
résolument
de son époque.
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