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Les plus anciennes de ces notes sont parues dans nos diverses publications, ou sont demeurées impubliées faute de place. Les plus récentes sont désormais placées directement sur cette page. Sauf mention contraire, ces notes ont été rédigées par le responsable du site, Philippe Gindre. Par la force des choses, les informations les plus anciennes, notamment les tarifs ou les adresses web, sont parfois obsolètes. Nous les conservons néanmoins à titre d'archives. |
Le petit Silence illustré n°10, janvembre
2013 (55e année). Le petit Silence illustré, fameuse revue underground française initiée en 1955 par Jacques Sternberg et Philippe Curval, vient de faire paraître son dixième numéro, après un long lui-même d'une petite cinquantaine d'année. Philippe Curval et Valérie Schmidt sont désormais seuls à bord, depuis que Jacques Sternberg a eu la curieuse idée d'aller voir de l'Autre côté s'il y était. La «seule revue qui n'ait strictement rien à dire» a gagné un bon centimètre en largeur, ce qui n'est pas rien à l'heure d'aujourd'hui, mais son format oblong désespérera toujours autant qu'à l'époque les bibliophiles aux petites étagères (c'est voulu, n'en doutons pas). On y croise pêle-mêle Roland Topor, Serre, Kurt Steiner/André Ruellan et Jacques Barbéri; les annonces nonsensiques y répondent aux définitions surréalistes et aux impensées profondes, le tout illustré comme il se doit par des collages ou des bd détournées, comme à l'époque. Présentée ainsi, l'entreprise pourrait paraître essentiellement nostalgique et, de fait, l'aspect et l'esprit de la revue binoculaire évoquent irrésistiblement l'époque déjà presque lointaine où la France littéraire et néanmoins germanopratine découvrait la SF grâce, notamment, mais oui, à Boris Vian. Pourtant, même si (ou plus certainement parce que) l'hommage à Jacques Sternberg est clairement assumé tout au long de ces pages, Le petit Silence illustré conserve intacte la vigueur ébouriffante de ses jeunes années, que c'en est un plaisir. Est-il sûr que les années défuntes restent enceintes de notre futur? Que sait-on au juste de l'Esbirradée? Qu'en est-il du Bleukdtt? Comment joue-t-on à «Qui veut perdre des millions?» Et, surtout: quel est le prix du silence? Vous saurez tout cela, et bien d'autres choses encore en vous procurant sans plus tarder cet indispensable opuscule. Qu'on se le dise. Le petit Silence illustré, 11,5 x 29 cm. 76 pages. 7€. Tous les textes publiés ont été vieillis en fûts de chêne. [article mis en ligne le vendredi 22 février 2013] |
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Celui qui pourrissait. Recueil de Jean-Pierre Bours. On doit aux éditions de L'Arbre Vengeur de pouvoir découvrir et redécouvrir, depuis quelques années, toutes sortes d'infréquentables littéraires dont on se demande bien où ils pourraient aller se faire éditer ailleurs de nos jours (si ce n'est parfois chez nous ou chez nos amis du Visage Vert). On ne dira jamais assez le plaisir qu'il peut y avoir à lire en édition contemporaine et convenablement introduite Régis Messac, Arnould Galopin ou Marc Stéphane. L'Arbre à clous est le nom d'une toute nouvelle collection de cet éditeur. Initiée par Frédéric Saenen, elle est tout entière consacrée aux Lettres belges. La Belgique évoque assez irrésistiblement pour nous le fantastique, pour toutes les raisons que l'on sait, et c'est comme une évidence que nous y voyons reparaître 35 ans après sa première édition chez Marabout (where else?), le célèbre recueil de Jean-Pierre Bours intitulé Celui qui pourrissait. Récipiendaire du Prix Jean Ray en 1977, Celui qui pourrissait témoigne d'une approche désormais délaissée par la plupart de nos contemporains: le «à la manière de...». On s'en doute, le but de Jean-Pierre Bours n'était pas de pasticher tel ou tel auteur clairement identifié, comme on pouvait le faire au début du XXe siècle à l'époque où cet exercice très en vogue avait la faveur d'un assez large lectorat. Il s'agissait plutôt pour lui, nous semble-t-il, d'«habiter» successivement, avec une sincérité et un talent confondants, la plupart des styles adoptés au fil des décennies par les fantastiqueurs depuis que le genre existe: le poème en prose, le récit de mystère, le conte cruel, le conte érotique, pour n'en citer que quelques-uns. Cet exercice de style où l'écrivain accepte de placer ses pas dans les traces de ses glorieux aînés implique une humilité clairement assumée qui n'empêche nullement, bien au contraire, l'expression d'une réelle virtuosité. On songe notamment à René Sussan, avec des recueils comme L'Anneau de fumée ou Les Insolites, ou à Jonas Lenn, plus près de nous, avec son Livre des théophanies. Mais parmi ces auteurs qui savent d'où ils viennent et n'ont pas honte de le montrer, Jean-Pierre Bours occupe une place à part, non seulement en raison d'une égale maîtrise des styles que nous venons de citer mais aussi, plus prosaïquement, car il n'a pratiquement jamais rien fait paraître d'autre depuis. Ainsi circula, avant l'avènement d'internet, la légende de ce mystérieux écrivain dont on trouvait assez facilement le recueil en bouquinerie (le croirez-vous, jeunes lecteurs, il fut un temps où le fantastique se vendait tellement bien que des éditeurs populaires n'hésitaient pas à se lancer dans des tirages qui nous paraîtraient aujourd'hui astronomiques) mais dont tout semblait indiquer qu'il avait disparu à jamais dans les brumes fantastiques qu'il avait imprudemment évoquées. Brumes belges, comme il se doit. Dans sa préface fort agréable, Frédéric Saenen, Belge lui-même, rappelle d'ailleurs brièvement mais efficacement ce que le fantastique francophone doit à la Belgique et pourquoi il le lui doit. Et dans un registre plus anecdotique, nous apprenons que, comme la plupart d'entre nous, il a un jour trouvé par hasard chez un bouquiniste un exemplaire de Celui qui pourrissait; qu'il s'est, comme la plupart d'entre nous, interrogé sur le sort de ce mystérieux monsieur Bours qui, jusqu'en 1996 (année où il fit paraître un polar), n'avait plus rien écrit ou du moins plus rien publié; et nous apprenons enfin que, comme la plupart d'entre nous, il a fini par retrouver sa trace grâce à la toile, levant un mystère qui n'en était pas un: Jean-Pierre Bours, juriste, menait tout simplement carrière, semblant considérer en homme raisonnable qu'on ne saurait bien faire deux choses à la fois, point sur lequel nous ne saurions le contredire. Le lecteur contemporain peut donc désormais retrouver dans une édition soignée ce beau recueil. Le fantastique y déploie tous ses (im)possibles, de l'accumulation d'invraisemblances pourtant indéniables comme dans la nouvelle titre, où un malheureux se voit affligé de toutes les dermatites connues et inconnues jusqu'à en perdre la raison, jusqu'à la persistance du merveilleux onirique, comme dans «Le Château des réminiscences», en passant par la figure du juge hanté ou possédé par celui qu'il juge (thème cher à Sheridan Le Fanu), comme dans «Procédure contradictoire». Seul regret: ce projet semble s'être
concrétisé en quelques mois seulement. Tout à sa
hâte, sans doute, de voir reparaître son recueil, l'auteur
a omis de
corriger certaines erreurs qui, déjà, avait attiré
l'attention du lecteur attentif de l'édition
précédente (la chasse à la coquille et aux oublis
est devenue chez nous, il faut le dire, une quasi-obsession, on voudra
bien nous le pardonner). Ainsi, la nouvelle érotique
«Histoire d'A» (allusion transparente à certain
roman paru en 1954) constitue-t-elle un lipogramme en a
où les seules occurrences de la voyelle en question sont
censées être celles du nom du personnage ainsi
nommé: A. Hélas, un malencontreux a
résiduel empêche toujours, comme en 1977, ce tour de force
(comme le désigne à juste titre le préfacier) de
pleinement prétendre à la perfection perecquienne.* Ce
n'est qu'un détail, bien sûr, mais s'agissant d'un
lipogramme ce genre de détail a plus que son importance et on
aurait aimé que l'auteur, désormais jeune
retraité, prenne le temps après 35 ans d'attente de
revisiter plus sereinement son chef d'oeuvre de jeunesse. L'Arbre Vengeur. 16,5 x 11,5 cm. 288 pages. ISBN 978-2-916141-88-6. 14 euros. [article mis en ligne le lundi 19 novembre 2012] |
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Le Boudoir des Gorgones n°22,
octobre 2011.
À peine le temps de le chroniquer que,
déjà, il reparaît! Au sommaire de ce 22e
numéro du Boudoir des Gorgones: Le Boudoir des Gorgones n°22 - 56 pages - 14,5 x 21 cm - ISSN 1630-2354 - octobre 2011 - 6 Euros port compris à l'ordre de Les Aventuriers de l'Art Perdu, 25 boulevard Albert Einstein, Impasse Jean Anouilh, 21000 Dijon, France. [article mis en ligne le vendredi 21 octobre 2011] |
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Le Boudoir des Gorgones n°21, juin
2011.
L'amateur de fantastique populaire, de
littérature étrange et insolite et de bizarreries
inclassables s'était fait une raison, Le Boudoir des Gorgones,
la célèbre
revue fondée en 2001 par Philippe Gontier (et dernière en
date d'une longue série de publications érudites) avait
officiellement cessé de paraître. C'est avec d'autant plus
de bonheur qu'à l'approche de l'été nous apprenons
la sortie de son 21e
numéro.
Insensible au temps qui passe et à l'inflation paraît-il
renaissante,
le Boudoir est encore et toujours disponible aux conditions
habituelles: 6 Euros port compris. Le Boudoir des Gorgones n°21 - 56 pages - 14,5 x 21 cm - ISSN 1630-2354 - juin 2011 - 6 Euros port compris à l'ordre de Les Aventuriers de l'Art Perdu, 25 boulevard Albert Einstein, Impasse Jean Anouilh, 21000 Dijon, France. [article mis en ligne le vendredi 27 mai 2011] |
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Le miroir noir et autres curiosités. Recueil de Francis Thievicz. Sous une épatante couverture de Tiffanie
Uldry, voilà un oblong recueil qui a de quoi intriguer.
L'auteur
(que nous découvrons, il ne semble pas avoir publié
jusqu'ici)
nous invite à une hallucinante déambulation au sein d'un
musée des horreurs, d'un cabinet de curiosités qu'il a
peuplé
de toutes les difformités humaines possibles et imaginables. Ces
difformités, on l'aura deviné, sont autant, sinon plus,
morales
que physiques, et c'est avec une complaisance évidente que les
différents
personnages avec lesquels nous faisons connaissance nous narrent par le
menu les avanies qu'ils ont pu subir -- ou faire subir -- au cours de
leur
déplorable existence. Mais on se tromperait en imaginant que
l'auteur
s'est livré là à quelque exercice de style gratuit
ou qu'il n'a cherché qu'à renouveler à sa
manière
une esthétique tératologique désormais fort
convenue.
Les récits de Francis Thievicz inquiètent au sens premier
du terme: ils ne laissent pas tranquille. Très vite, au
delà
du simple divertissement morbide ou sadique, on devine de plus
profondes
et plus lancinantes interrogations. Du fort non-euclidien (et donc fort
lovecrafto-belknapien ajouteront les connaisseurs) «Les angles
universels»
au très jeanrayesque «Miroir noir», en passant par
le
sorre-mouretien (les habitués du Club Diogène
comprendront)
«fishman», Francis Thievicz nous prouve en outre qu'il a
des
lettres. D'agréables intertextes, sortes de pages comme
arrachées
à de possibles oeuvres à paraître de Francis
Thievicz,
viennent compléter le volume, non sans élégance.
Les Éditions de l'Antre. 10 x 19 cm. 114 pages. ISBN 978-2-915016-09-3. 8 euros. [article mis en ligne le lundi 29 novembre 2010] |
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La mort rouge.
Bande-dessinée de Jean-Louis Thouard et Roger Seiter (Casterman, mai 2010). La "Mort Rouge" est le nom d'un sinistre
quartier isolé
et condamné de la ville de Baltimore dans les années 1840.
Le dessinateur: Jean-Louis Thouard est né à Toulouse et a passé son enfance dans le Jura. Après un diplôme aux Arts déco de Strasbourg et une licence en Arts plastiques, il réalise pour l'édition bon nombre de couvertures, d'albums, de décors... Son goût pour le fantastique le porte naturellement vers les contes, les histoires étranges, les légendes... Son site: www.lebaron-rouge.com Le scénariste: Roger Seiter est né en 1955 à Strasbourg. Historien de formation, il travaille aujourd'hui comme conseiller principal d'éducation. Il commence son oeuvre de scénariste pour Roussel en 1989, avec Après un si long hiver (éd. La nuée bleue). Puis il publie aux éditions Glénat, Simplissisimus avec Frédéric Pillot au dessin, et, en 1995, avec Vincent Bailly, aux éditions Delcourt, la série Coeur de Sang, dont le troisième album parait en janvier 1999. Chez Casterman, il publie les séries Fog, Dies Irae et H.M.S. L'album La mort rouge est paru en mai 2010 chez Casterman bd dans la collection Ligne-rouge. Cet album poursuit une série intitulée «Histoires extraordinaires d'Edgar Poe» destinée à explorer l'univers des nouvelles fantastiques de Poe. [article mis en ligne le mardi 25 mai 2010] |
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Dracula,
prince des
ténèbres. Céline du Chéné / Jean Marigny
Éditions Larousse, coll. Dieux, Mythes & Héros. 14 x 21 cm. 224 pages. ISBN 978-2-03-584783-6. 17 euros. [article mis en ligne le mardi 13 octobre 2009] |
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Simples choses. 180 haïkus urbain de Roland Tixier. Les éditions Le Pont du Change publient
avec
ces
simples choses le premier livre de leur collection Poésie, et
leur
premier livre tout court puisqu'elles viennent d'être
créées
à Lyon à l'initiative de Jean-Jacques Nuel. Les choses
simples
observées, ressenties par Roland Tixier, piéton urbain
contemplatif
et attentif, touchent par la pertinence avec laquelle elles sont
évoquées.
Comme le souligne Nicole Vidal-Chich dans sa postface, le grand
intérêt
de ce recueil est que l'auteur y démontre «sa parfaite
maîtrise
d'un genre où il est parvenu à dire tant en si peu de
mots,
à "accrocher" à chaque fois une vérité
frissonnante
de vie, troublante parce qu'elle vient nous retrouver à ce point
où nous nous disons "oui, c'est cela, c'est ainsi, oui, c'est
ainsi
que moi aussi, finalement...» Et nous partageons son regard sur
cette
poésie qu'elle dit «si emblématique de la
poésie
que nous aimons, loin des jeux de mots et de sonorités, parce
qu'il
nous semble que le vrai poème commence dans le regard que porte
le poète sur le monde.»
Éditions Le Pont du Change. 11 x 70 cm. 80 pages. ISBN 978-2-9534259-0-1. 13 euros. [article mis en ligne le vendredi 11 septembre 2009] |
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Howard Phillips Lovecraft : Lettres de 1929
Évènement majeur pour les
lecteurs
francophones
de Lovecraft, la parution d'un nouveau volume de son abondante
correspondance
(on lui attribue généralement 80.000 lettres)
était
attendue depuis 31 ans. En effet, c'est en 1978 que le regretté Francis
Lacassin avait fait paraître chez son ami Christian Bourgois
le tome 1 de ses Lettres (1914-1926). Faute d'un lectorat
suffisant
à l'époque, cette somme abondamment annotée
n'avait
jamais pu être suivie d'un second tome. On se souvient
également
de ce bel opuscule que constituaient les Lettres d'Arkham,
compilation
d'extraits de correspondance traduits et présentés par
François
Rivière, paru en 1976 chez Glénat dans la collection
Marginalia.
Enfin, certaines lettres sont parues au fil des ans dans
différentes
revues faniques, que l'amateur francophone n'aura pas manqué de
collecter pour se constituer tant bien que mal une petite
bibliothèque
épistolaire lovecraftienne que le présent volume vient
heureusement
compléter. On pourra bien sûr adresser quelques reproches à ce volume. On ignore par exemple quels critères ont prévalu lors du choix des 29 lettres qui le composent. L'auteur n'est pas véritablement présenté et les circonstances biographiques de la rédaction de ses lettres ne sont pas évoquées. Les 7 correspondants concernés par ce volume ne sont pas non plus présentés. Si l'éditeur tient dans son avant-propos à prendre ses distances avec les opinions exprimées par Lovecraft (on songe par exemple aux préjugés sexistes dont Lovecraft ne s'affranchit jamais véritablement) on aurait aimé qu'il le fasse de manière plus précise et constructive, comme l'avait fait en son temps Francis Lacassin dans son introduction aux Lettres 1. Mais il faut bien admettre que ces défauts sont relativement secondaires dans la mesure où ce volume semble bien s'adresser aux lecteurs assidus de Lovecraft, pour qui toutes ces informations sont déjà supposées connues. On relève également quelques erreurs anecdotiques que l'éditeur voudra sans doute corriger dans ses futures éditions. On trouve ainsi le nom de l'auteur du célèbre Necronomicon orthographié Halazred au lieu d'Alhazred. Plus étonnant, l'éditeur affirme que la tombe de Lovecraft porte pour épitaphe le fameux distique attribué au même Alhazred («N'est pas mort ce qui peut reposer durant l'éternité. Et quand surviennent des temps étranges, même la mort peut trépasser.») quand on sait que l'épitaphe en question est en réalité un très court extrait d'une des lettres de Lovecraft, «I am Providence», allusion à son profond attachement pour sa ville natale de Nouvelle Angleterre. Enfin, le choix de l'année 1929 pour débuter cette collection de la correspondance de Lovecraft pourra paraître relativement arbitraire (l'éditeur le justifie par la présence de la lettre de 70 pages que nous évoquons plus haut). Rappelons que la correspondance de Lovecraft est en cours de rééditions aux États-Unis chez différents fanéditeurs qui ont fait le choix de consacrer exclusivement un ou plusieurs volumes à un unique correspondant ce qui limite sans doute le nombre de sujets abordés mais permet de suivre de manière plus continue la pensée de Lovecraft sur les sujets en question. On ne saurait trop, par contre, insister sur le remarquable travail de traduction d'Alain Chouraki qui, en complétant ce volume d'un glossaire de plus de 50 pages, permet au lecteur de ne jamais vraiment perdre le fil d'un discours parfois elliptique, truffé d'allusions personnelles et de notations non moins personnelles qui rendent à l'occasion la lecture de ces lettres un peu laborieuse. Ce patient et scrupuleux travail rend finalement les quelques critiques que nous énonçons plus haut très secondaires. On relève naturellement quelques détails perfectibles, comme la traduction littérale du lieu-dit Brick Row à Providence (de vieux entrepôts en brique, promis à la démolition, que Lovecraft aurait aimé voir conservés pour leur valeur patrimoniale) par «rangée de briques». L'anecdote aurait mérité une entrée dans le glossaire, d'autant plus que le poème que Lovecraft a consacré à la question a été traduit en français dans l'intégrale Lovecraft parue chez Robert Laffont sous son titre anglais de «Brick Row». De manière plus générale, on peut d'ailleurs regretter que les titres des nouvelles citées aient été traduits en français sans toujours tenir compte des éditions courantes. Citons par exemple «Le Tumulus», titre qu'un lecteur occasionnel de Lovecraft risque de ne pas associer avec «Le Tertre», qui est le titre sous lequel «The Mound» a été jusqu'ici publié en français. L'auteure de la nouvelle que Lovecraft révisa sous ce titre, Zealia Brown Reed Bishop, aurait d'aileurs mérité elle aussi une entrée dans le glossaire. On note enfin quelques anglicismes comme «excité» pour «excited» au lieu de «enthousiasmé». Le fait que le livre a été réalisé visiblement en tirage numérique à la demande (de grande qualité) permettra aisément là encore à l'éditeur de corriger ces quelques imprécisions lors des futures réimpressions. Ces Lettres de 1929 témoignent donc à maints égards du sérieux et de l'engagement des différents participants à cette ambitieuse entreprise. On pourra bien sûr regretter qu'un tel effort n'ait pas été plutôt consacré à un volume de correspondance choisie, classée par thèmes, portant sur l'ensemble de la correspondance de Lovecraft, en d'autres termes un ouvrage susceptible de servir d'introduction à Lovecraft auprès de ceux qui ne le connaissent pas encore. Le choix assumé d'un volume plus précisément destiné à des lecteurs déjà familiers de Lovecraft et de ses oeuvres, plus risqué sans doute, ne semble pourtant pas déraisonnable. On ne peut qu'espérer que les nombreux amateurs francophones de Lovecraft donneront raison à l'éditeur d'avoir tenté l'aventure et -- comme il en affirme la volonté -- de la poursuivre. Précisons enfin que ces Lettres de 1929 sont disponibles non seulement sous forme de livre papier, mais aussi sous forme de fichiers mp3 et de document pdf (à télécharger ou disponibles sur cd), ce qui ne laisse plus vraiment d'excuse pour ne pas se procurer cet indispensable ouvrage, sous une forme ou sous une autre. [article mis en ligne le dimanche 10 mai 2009] |
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Douze poèmes d'Edgar Poe.
Vers français de Jean Cadas. Frontispice de Sam Jones. Les poèmes les plus célèbres de Poe (dont «Le Corbeau», «Lénore», «Ulalume», «Annabel Lee»). Le traducteur précise à propos de cette édition dont on constate d'emblée qu'elle s'affranchit d'une certaine littéralité et surtout du format bilingue généralement d'usage dans ce genre d'édition: «Je sais que la beauté et la musique des vers ne sont guère prisées actuellement. C'est pourtant ce qui distingue la poésie de Poe et qu'il m'incombait de traduire, parfois au-delà des mots.» Pari risqué qui amène parfois le traducteur à privilégier l'assonance et le rythme au détriment du sens (on songe par exemple à ce vers d'Ulalume: «Au bois hanté de Ghouls de Weir»). Mais l'entreprise est menée avec assurance et une rigueur qu'il convient de signaler. Éditions Anagrammes. 12 x 20 cm. 60 pages. ISBN-10 2-84719-060-0. ISBN-13 978-2-84719-060-1. 12 euros. [article mis en ligne le lundi 13 avril 2009] |
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Sur Mars,
récit de
voyage. Roman d'Arnauld Pontier. À première vue, Sur Mars,
récit
de voyage a tout du récit de SF écrit par un auteur
généraliste
(on dit aussi «mainstream»). À voir cette couverture
sobre et élégante, cette mise en pages oblongue sur
papier
ivoire relié en cahiers cousus, à découvrir au fil
des pages les notations en apparence nombrilistes du narrateur, on
pourrait
facilement imaginer qu'on a affaire une fois de plus à l'oeuvre
d'un écrivain qui n'aborde la SF que par jeu, avec distance et
sans
doute un peu d'ironie. On craint vaguement la fable philosophique.
Encore
un, s'apprête-t-on à penser, qui ambitionne naturellement
sous ce prétexte de faire bien plus que de l'anticipation, bien
davantage que de la prospective romancée... On pourrait penser
cela,
mais ce serait injustement réducteur, car à lire pour de
bon ce court roman d'un peu plus de cent mille signes, on se rend
compte
que ce récit de voyage finalement très intérieur,
où chaque pas sur la planète rouge est l'occasion de
réminiscences
intimes ou d'associations d'idées à la pertinence
épatante;
que ce récit, donc, s'enracine en fait dans un imaginaire
scientifique
et culturel que partagent désormais tous les lecteurs, qu'ils
pratiquent
assidûment la SF ou pas. Les interrogations qui agitent le
narrateur
rejoignent très directement celles de ces personnages de SF qui
nous font souvent dire que la SF contemporaine a encore des choses
à
dire. «Il y a quelques chose de surnaturel dans la rencontre avec
un objet du passé -- qu'il s'agisse d'un objet issu de sa propre
vie ou de son patrimoine.» songe par exemple le narrateur en
apercevant
le mât d'antenne de la sonde américaine Viking I. N'est-ce
pas là le constat de toute une vie, celui que fait Michel, le
personnage
inoubliable de psy français de la trilogie martienne de Kim
Stanley
Robinson? Non, vraiment, le puriste de la SF aurait tort de bouder ce
récit universel qui le renverra, par des chemins certes un peu
détournés,
aux meilleures pages de ses romans d'élection. Et le lecteur
qui,
depuis toujours, se détourne par principe de la SF trouvera
là
une excellente occasion de se familiariser avec un genre qui lui
réserve
quelques bonnes surprises. Éditions Nicolas Chaudun. 10 x 16 cm. 176 pages. ISBN 978-2-350390-69-7. 8 euros. [article mis en ligne le jeudi 12 mars 2009] |
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Usher.
Bande-dessinée de Thouard et Seiter (Casterman, mars 2009). Décembre 1845. Recherchés par la
police
à la suite de leurs aventures dans Le
Scarabée
d'Or, premier volume des Histoires extraordinaires Le dessinateur: Jean-Louis Thouard est né à Toulouse et a passé son enfance dans le Jura. Après un diplôme aux Arts déco de Strasbourg et une licence en Arts plastiques, il réalise pour l'édition bon nombre de couvertures, d'albums, de décors... Son goût pour le fantastique le porte naturellement vers les contes, les histoires étranges, les légendes... Son site: www.lebaron-rouge.com Le scénariste: Roger Seiter est né en 1955 à Strasbourg. Historien de formation, il travaille aujourd'hui comme conseiller principal d'éducation. Il commence son oeuvre de scénariste pour Roussel en 1989, avec Après un si long hiver (éd. La nuée bleue). Puis il publie aux éditions Glénat, Simplissisimus avec Frédéric Pillot au dessin, et, en 1995, avec Vincent Bailly, aux éditions Delcourt, la série Coeur de Sang, dont le troisième album parait en janvier 1999. Chez Casterman, il publie les séries Fog, Dies Irae et H.M.S. L'album Usher est paru en mars 2009 chez Casterman bd dans la collection Ligne-rouge. Cet album poursuit une série intitulée «Histoires extraordinaires d'Edgar Poe» destinée à explorer l'univers des nouvelles fantastiques de Poe. [article mis en ligne le mercredi 11 mars 2009] |
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Le Dico des Héros. Sous la
direction
d'André-François
Ruaud.
A comme Adamsberg, B comme Belphégor, C comme Chéri-Bibi, D comme Dickson, E comme Emmanuelle, F comme Fu Manchu, G comme Green Hornet, H comme Holmes et ainsi de suite... Une célébration de l'imaginaire à travers ses héros et ses anti-héros, ses grandes figures et ses modestes passants, ses flics et ses truands. Élégant, roboratif et drôle, mais surtout, très instructif, cet érudit fourre-tout ravira les amateurs de culture populaire. À noter qu'une fois de plus la numérisation de la couverture ne rend pas justice au subtil travail du graphiste Sébastien Hayez, adepte du vernis sélectif surprise. Si vous ne voyez pas de quoi il s'agit, courez chez votre libraire. Les moutons électriques éditeur. 17 x 21 cm. 412 pages. ISBN 978-2-915793-62-8. 28 euros. [article mis en ligne le samedi 7 février 2009] |
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Quinzinzinzili, le bulletin
messacquien.
La revue trimestrielle de la Société des amis de Régis Messac en est déjà à son 4e numéro, il est grand temps d'en signaler l'existence. Sous-titrée à juste titre «revue d'informations littéraires et socio-culturelles», elle propose une foule d'informations érudites -- qu'une présentation irréprochable rend toutefois agréablement accessible au néophyte -- sur Régis Messac (1893-1945). Qui était Messac? L'un des auteurs les plus remarquables de la première SF française. Autant dire un inconnu parmi les inconnus pour bon nombres de lecteurs contemporains. Plus pour longtemps, est-il permis d'espérer, grâce à des initiatives de ce genre ou à celles des éditions Ex Nihilo qui viennent de rééditer son roman Le miroir flexible, ou encore à celles des éditions de L'Arbre vengeur qui ont fait reparaître il y a peu Quinzinzinzili, autre roman de Messac. Pacifiste pessimiste qui mourra en déportation, helléniste et latiniste, angliciste spécialiste du roman policier, critique littéraire, Régis Messac pratiquait dans ses romans une critique sociale sans réel équivalent à son époque, Jacques Spitz excepté. Dépourvus de ce burlesque franchouillard qui teinte volontiers les derniers chapitres des romans de Spitz et qui paraît aujourd'hui si incongru au lecteur de SF, les oeuvres de Messac nous parlent d'autant mieux. Raison de plus pour s'y intéresser sans tarder. Pour tout savoir sur cette passionnante
entreprise, une
seule adresse: Société des amis de Régis Messac,
71
rue de Tolbiac, 75013 Paris, France. Tél. 09.54.13.87.88.
[article mis en ligne le mardi 23 décembre 2008] |
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La Nuit des saisons mortes. Recueil de nouvelles de Violet Hunt traduit de l'anglais et postfacé par Jacques Finné. Sous une belle couverture (la
célèbre Araignée
souriante d'Odilon Redon) paraît chez José Corti
à
l'initiative de Jacques Finné (qui a traduit et postfacé
avec l'érudition et l'humour qu'on lui connaît ce recueil)
un choix de nouvelles fantastiques de Violet Hunt, écrivaine
britannique
encore méconnue des francophones. Une belle contribution
à
la connaissance des fantastiqueuses britanniques, après
notamment
la parution de La Voix maudite de Vernon Lee chez Terre de
Brume
en 2001 dans une édition remarquablement présentée
par Sophie Geoffroy-Menoux. Éditions José Corti, collection Domaine Romantique. 13,5 x 21,5 cm. 184 pages. ISBN 978-2-714309-77-8. 20 euros. [article mis en ligne le jeudi 9 octobre 2008] |
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La nuit des chiens. Roman de Lucia Jalba (Éditions ArTitilleurs, 2008). L'association ArTitilleurs, bien connue des habitants de Château-Thierry et du Sud de l'Aisne (02) pour sa participation active depuis de nombreuses années à la vie culturelle locale, a longtemps diffusé les livres des autres. Elle continue d'ailleurs à le faire avec une redoutable efficacité comme nous pouvons en témoigner. Mais ce sont désormais également ses propres livres qu'elle diffuse puisqu'elle vient de faire paraître son premier titre, le roman de Lucia Jalba, La nuit des chiens. Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à visiter le site web des ArTitilleurs. Résumé: Mes années de lycée s'écoulaient tranquillement come l'eau du Danube. Je n'étais par retournée à l'internat. Mes parents m'avaient trouvé une chambre meublée chez une vieille dame et sans émotion, ni joie, ma vie devint régulière, comme celle de tout le monde. La maison de la vieille dame se trouvait dans un quartier rescapé du plan d'urbanisme. La cour était partagée par deux familles et ma propriétaire. Ancienne maison bourgeoise, elle fut occupée à l'époque de la nationalisation, à la fin des années quarante, par des prolétaires, heureux de faire frire leurs oignons et forniquer sous le toit des feu bourgeois. La nuit des chiens (Éditions ArTitilleurs, 2008). 978-2-917556-00-9. 10 x 14,5 cm. 221 pages. 10 euros port compris pour la France. ArTitilleurs - 24 rue de la Madeleine - 02400 Château-Thierry - France. http://artitilleurs.free.fr [article mis en ligne le vendredi 6 juin 2008] |
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Peau d'ours.
Album illustré de Camille Jourdy (Éditions Drozophile, coll. Maculatures, 2006). Il y a de l'Edward Gorey chez Camille Jourdy. Pas seulement, bien sûr, mais un peu. Dans cet album-là, en tout cas. À première lecture, on croit retrouver dans Peau d'ours ce qui fait souvent l'intérêt des singuliers contes graphiques du dessinateur américain trop tôt disparu: cette nonchalance inquiète des personnages, leurs effarements subits et subis devant l'irruption de quidams étrangement inquiétants qui viennent perturber l'ordonnancement bourgeois d'un quotidien torpide au terme d'errances incongrues mais implacables (comme dans L'Invité douteux). Mais cet ours rose chasseur de cyclopes, charmeur de dames désoeuvrées, improbable doudou resurgi des limbes du souvenir enfantin, s'apercevra mais un peu tard que les petites filles ont grandi et que les dangers qui les menacent -- ou les attirent -- ont changé de nature. Le destin cruel et ironique que Camille Jourdy réserve à son personnage entraîne ainsi -- au terme de quelques pages parfois relativement dépouillées et toujours sans paroles -- le lecteur vers une chute grinçante, un trait d'humour noir qui dans d'autres régions du monde passe pour être plus particulièrement prisé dans notre région à nous, ce qui suffirait déjà à distinguer le travail de Camille Jourdy de celui de l'illustre devancier que nous venons d'évoquer. Avec Peau d'ours, Camille Jourdy a sans doute étonné un lectorat qui, déjà, s'était habitué à ses chroniques intimistes et poétiques (Une araignée, des tagliatelles et au lit, tu parles d'une vie! ou la série Rosalie Blum, notamment). Cette incursion dans un domaine qui, tout en nous étant plus familier, ne fait que prolonger une oeuvre déjà riche et passionnante, ne peut que nous conforter dans l'idée que le cloisonnement des genres, utile parfois, est souvent relatif. Ajoutons que la délicieuse reliure à dos entoilé que les éditions suisses Drozophile ont réservée à ce petit livre ne pourra que décider les indécis à se procurer au plus tôt cette indispensable Peau d'ours. Si, de passage dans la région doloise, ils ont en outre le plaisir de croiser Camille Jourdy que nous avons rencontrée il y a quelques jours à peine au festival Texte et Bulle, ils connaîtront peut-être le bonheur sans égal de voir leur exemplaire s'orner d'une minutieuse dédicace et d'échanger quelques mots avec cette graphiste discrète au regard malicieux et absorbé. Peau d'ours (Éditions Drozophile, coll. Maculatures, 2006). ISBN 978-2-940275-33-5. 14 x 19,5 cm. Sérigraphie 3 couleurs, couverture rigide demi-toile, cahiers cousus. 36 pages. 22 euros / 33 francs suisses. Éditions Drozophile, 150 rue de Genève, CH-1226 Thônex, Suisse. www.drozophile.ch (dimanche 1er juin 2008)
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Le Boudoir des Gorgones n°19, mai
2008.
Une nouvelle fois, le Boudoir ouvre le dossier
inépuisable
et néanmoins passionnant du thème de l'horreur
végétale
(plantes carnivores géantes, essentiellement) qui occupa les
auteurs
populaires durant plusieurs décennies de la fin du XIXe
jusqu'aux
années 1930. C'est cette fois Jean-Luc Buard qui nous livre une
sélection érudite et commentée des classiques du
genre.
Au sommaire: «L'Arbre pieuvre» (1914) de H.S. (Henri
Sauvère?),
«Un homme dévoré par... un arbre» (1921) de
Marius
Alix, «Note sur "Un homme dévoré par... un
arbre"»
par Philippe Gontier, «L'Arbre anthropophage» (1934) de
Tragon
de Bozes, «L'Arbre anthropophage» (1933) de Guy d'Armen,
«Une
réaction malgache à "L'Arbre anthropophage" de Guy
d'Armen»,
«"L'Intrépide" et les arbres anthropophages» par
Jean-Luc
Buard, Extrait de La France civilisatrice: Madagascar (1895) de
Napoléon
Aubanel, «Des abres qui dévorent des hommes? Une aventure
miraculeuse qui semble confirmer une vieille fable» (1935) de
Rodolphe
Pax. Le Boudoir des Gorgones n°19 - 56 pages - 14,5 x 21 cm - ISSN 1630-2354 - mai 2008 - 6 Euros port compris à l'ordre de Les Aventuriers de l'Art Perdu, 25 boulevard Albert Einstein, Impasse Jean Anouilh, 21000 Dijon, France. (vendredi 23 mai 2008)
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Le Scarabée d'Or.
Bande-dessinée de Thouard et Seiter (Casterman, avril 2008). Le concept du projet par Roger Seiter, scénariste: Le «Scarabée d'Or» est une longue nouvelle dont le thème se prête bien à une adaptation en bandes dessinées. L'idée est donc de remplacer le narrateur du «Scarabée d'Or» par le personnage de William Wilson, c'est à dire Poe lui-même (voir la nouvelle qui porte le titre de «William Wilson»). William Wilson et Edgar Legrand, les deux héros du «Scarabée d'Or», devriendraient ainsi les personnages récurrents que l'on pourra retrouver dans d'autres adaptations des nouvelles de Poe. J'ai donc rajouté à la nouvelle elle-même, qui fait environ douze ou treize chapitres, une dizaine de chapitres supplémentaires, destinés à mieux présenter les personnages et surtout, à terminer cette première adaptation de manière très ouverte. En résumé, le «Scarabée d'Or» respecte complètement la nouvelle de Poe et fonctionne comme un « one-shot Nous retrouverons les personnages dans d'autres adaptations de nouvelles (Le «Double meurtre de la rue Morgue» ou la «Lettre volée» par exemple...). Si tel était le cas, Poe, à travers le personnage de William Wilson, se promènerait dans son oeuvre. Le Pitch: Caroline du sud, vers 1845. Deux gentlemen, William Wilson et Edgar Legrand sont des amis de longue date. Les deux hommes vivent à Charleston, où ils passent leur temps au «Blue Peter», à jouer aux cartes et à tenir compagnie à la jolie Kitty. Jusqu'au jour où Edgar trouve sur une plage de l'île de Sullivan un extraordinaire scarabée doré. A partir de ce moment, le comportement d'Edgar devient de plus en plus étrange. Il va alors entraîner son ami William et le fidèle Jupiter sur les traces du capitaine Kidd, dans une incroyable chasse au trésor. Le dessinateur: Jean-Louis Thouard est né à Toulouse et a passé son enfance dans le Jura. Après un diplôme aux Arts déco de Strasbourg et une licence en Arts plastiques, il réalise pour l'édition bon nombre de couvertures, d'albums, de décors... Son goût pour le fantastique le porte naturellement vers les contes, les histoires étranges, les légendes... «Le Scarabée d'Or» est sa première bande-dessinée. www.lebaron-rouge.com >> Le scénariste: Roger Seiter est né en 1955 à Strasbourg. Historien de formation, il travaille aujourd'hui comme conseiller principal d'éducation. Il commence son oeuvre de scénariste pour Roussel en 1989, avec Après un si long hiver (éd. La nuée bleue). Puis il publie aux éditions Glénat, Simplissisimus avec Frédéric Pillot au dessin, et, en 1995, avec Vincent Bailly, aux éditions Delcourt, la série Coeur de Sang, dont le troisième album parait en janvier 1999. Chez Casterman, il publie les séries Fog, Dies Irae et H.M.S. L'album Le Scarabée d'Or est paru en avril 2008 chez Casterman bd dans la collection Ligne-rouge. Cet album ouvre une série intitulée «Histoires extraordinaires d'Edgar Poe» destinée à explorer l'univers des nouvelles fantastiques de Poe. (vendredi 23 mai 2008)
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Le Boudoir des Gorgones n°18,
décembre
2007.
Encore un numéro thématique pour
cette (déjà)
18e livraison. Ce sont cette fois les années 1880,
période
faste pour le genre fantastique, qui sont explorées:
«Apparition»
(1883) de Guy de Maupassant, «La Leçon d'anatomie»
(1883)
de A. De Lauzières-Thémines, «Note sur "La
Leçon
d'anatomie"» par Noëlle Benhamou, «Les deux
avares»
(1886) de Catulle Mendès, «Les Crocodiles (1888) de
Vernal-Fontenille,
«L'épingle d'or» (1889) de Marcel Schwob, et enfin
l'inénarrable
«Boîte aux lettres» (1896) récit
épistolaire
attribué à Henriot, A. Robida et Christophe dont on a pu
lire les chapitres précédents dans les numéros 14,
15, 16 et 17 du Boudoir, ce qui explique sa présence ici
en dépit de sa date de rédaction de 17 ans trop tardive
en
principe pour pouvoir figurer dans ce numéro thématique.
(jeudi 20 décembre 2007)
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Les Reflets de la conscience, recueil
de Michel
Rozenberg, 2007.
Présentation de l'éditeur: Quel est le rôle de l'âme?
S'opposer aux
désirs
interdits? Favoriser l'aboutissement des bons sentiments, des
idées
nobles? Est-elle capable de comploter à notre endroit, de
contrecarrer
nos plans, de nous acculer dans nos derniers retranchements? Est-elle
le
reflet de nos actes ou est-ce au contraire nos agissements qui
traduisent
sa noirceur? (novembre 2007)
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Le Boudoir des Gorgones n°17, mai
2007.
Au sommaire de ce 17e numéro
entièrement
consacré à l'anticipation ancienne: «En l'an
2885 !!!» (1885) d'Alfred de Sauvenière, «Joies
futures»
(1894) de Raoul Minhar, «Boîte aux lettres» (1896)
récit épistolaire attribué à Henriot, A.
Robida
et Christophe dont on a pu lire les chapitres précédents
dans les numéros 14, 15 et 16 du Boudoir, «Le
Suicide
du monde» (1904) de André Saglio, «Un empoisonnement
au XXIe siècle» (1887) de Jean Rameau, «L'Amour par
fil (En l'an 2000)» (1900) de François de Nion, «Le
Ballon-cigare dirigeable» (1908) de Caran d'Ache, «Les
Amours
d'Antimoine et de Benzamide (conte surhumain)» (1918) de Gaston
de
Pawlowski. Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette remarquable entreprise qu'est le Boudoir des Gorgones orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (Mardi 29 mai 2007)
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Claude Seignolle et l'enchangement du monde, Roland
Ernould, mai 2007.
Après Claude
Seignolle: du sacré à l'étrange (2005)
où
il dressait l'inventaire des thèmes principaux du monde de
Seignolle,
et Claude Seignolle ou la puissance
du désir (2005) où le lecteur pouvait suivre le
parcours
de Seignolle de son enfance aux années 1960, Roland Ernould nous
livre une troisième étude sur l'auteur. Dans Claude
Seignolle
et l'enchangement du monde, qui couvre cette fois la période
allant de 1960 à la fin de la production littéraire de
l'auteur,
Roland Ernould s'attache plus que jamais, selon ses propres termes,
à
rendre justice à la variété, à la richesse
et à la complexité d'un auteur qui a su refléter
l'esprit
de son temps tout en créant une oeuvre profondément
originale.
On est loin, parfois, de ce personnage de passeur de mémoire, de
collecteur des contes et légendes de nos campagnes que Seignolle
a constamment mis en avant, comme pour mieux laisser dans l'ombre une
oeuvre
personnelle profondément ancrée, parfois, dans le
quotidien
urbain. Quels rapports Seignolle a-t-il véritablement entretenu
avec l'occulte, qu'il a complaisamment mis en avant durant une partie
de
sa carrière littéraire? Que dissimulent les masques que
l'on
rencontre fréquemment tout au long de son oeuvre? Qui sont ces
doubles
que l'on y croise tout aussi fréquemment? Ces questions, et bien
d'autres avec elles, trouvent dans l'essai de Roland Ernould des
réponses
parfois inattendues mais toujours passionnantes, car d'une
érudition
confondante. Claude Seignolle et l'enchangement du monde forme, avec
les
deux essais précédents que nous citons plus haut, une
somme
inégalée et indispensable pour tout amateur de Seignolle.
On la complètera même utilement par la lecture du chapitre
que Roland Ernould consacre à Seignolle dans un autre essai, Quatre
approches de la magie, paru en 2003 aux éditions de
L'Harmattan. (mercredi 23 mai 2007)
Liens: Littératures de l'Imaginaire (site de l'auteur). |
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Nouveautés José Corti, collection Merveilleux, printemps 2007.
Lien: www.jose-corti.fr.
Éric aux Yeux Brillants, Henry
Rider
Haggard. Traduit de l'anglais par Bertrand Fillaudeau. Résumé de l'éditeur: Au moment où, en France, s'éteignait la grande tradition du roman populaire (Balzac, Dumas, Sue, et tant d'autres) avec le XXe siècle, les Anglo-saxons prenaient le relais et de quelle façon (Stevenson, Kipling, Wilkie Collins, Rider Haggard, etc.). Sir Henry renouvelle complètement le genre du roman d'aventure avec sa capacité d'inventer des histoires élémentaires (C.G. Jung comprit que le romancier avait réussi à atteindre le noeud éternel des archétypes humains) tout en réactivant des genres existants (merveilleux, fantastique, science-fiction, etc.). Éric aux Yeux Brillants est l'une des démonstrations les plus éclatantes de cette étonnante faculté. Fasciné par les sagas islandaises, qu'il a lues et après un voyage en Islande, Rider Haggard, en 1891, se lance. Tout en restant fidèle à l'esprit du genre (les exploits guerriers, la vengeance) il le réinvente en y introduisant de nouveaux éléments, la passion amoureuse et le genre héroïque (on peut penser que Conan le Barbare est tout droit sorti d'Éric), tout comme il fait revivre le «merveilleux magique» cher à Breton. On s'étonne moins dès lors que sir Henry Rider Haggard ait pu fasciner des personnalités aussi différentes que Stevenson, Jung, Kipling ou Henry Miller. Éditions José Corti, collection Merveilleux n°32. 13,5 x 21,5 cm. 414 pages. ISBN 978-2-714309-37-2. 21 euros. |
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Le Jour où la terre trembla,
Henry
Rider
Haggard. Traduit de l'anglais et postfacé par Jacques Finné. Résumé de l'éditeur: Il s'agit là d'un des derniers grands romans de Rider Haggard. Il l'acheva en mars 1917, soutenu par l'enthousiasme de Kipling, car lui-même commence à subir des périodes de dépressions qui alternent avec des vagues de bonheur. Auteur à succès de quelque 50 romans, il sent que l'étau se resserre (son fils unique vient de mourir, la première guerre mondiale, qu'il redoutait, fait rage, sa santé se dégrade), Le Jour où la terre trembla reflète son oscillation entre des extrêmes; parfois plein d'une espérance sincère, ce livre est en même temps très pessimiste. Et si l'homme avait détenu ou détenait un jour le pouvoir de changer l'axe de la terre, qu'adviendrait-il? Après nous avoir enchanté avec ses romans sur les mondes perdus (le cycle de She, Les Mines du Roi Salomon) Rider Haggard réinvente le mythe de l'Atlantide. Éditions José Corti, collection Merveilleux n°33. 13,5 x 21,5 cm. 432 pages. ISBN 978-2-714309-38-9. 22 euros. |
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Nouveautés Éditions Baleine, collection Baleine Noire, printemps 2007.
Les Éditions Baleine proposent une série de nouveautés au sein de leur collection Baleine Noire, dirigée par J.F. Planet. Cette collection rassemble thrillers, romans d'angoisse, récits, et classiques de la littérature noire. On les reconnaît facilement à leur couverture noire brillante et à leurs trois vignettes, reproduisant à chaque fois les fameux moulages anatomiques en cire du docteur Spitzner.
Lien: www.editionsbaleine.fr.
Le Vengeur, Thomas de Quincey.
Résumé de l'éditeur: Écrit en 1838 par l'auteur de De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, ce texte aussi bref qu'efficace, amorce la littérature policière contemporaine. Mettant en scène une ville terrorisée par un serial killer, Thomas de Quincey parsème son intrigue d'indices... et de victimes! Crimes massifs et sanglants, meurtrier motivé par une tragique histoire familiale: avec les bases du profiling, c'est un percutant récit de vengeance que nous livre cet auteur du XIXe. Notre avis: Récit d'une implacable vengeance exercée sur des victimes que, pourtant, seul le hasard ou les caprices d'un bande de fous sanguinaires semblent désigner. Un proto-polar où l'ambiance prime sans doute sur l'intrigue et surtout sur l'enquête, relativement linéaire, mais un document étonnant, indispensable certainement à quiconque s'intéresse un tant soit peu aux origines du récit noir. Éditions Baleine, collection Baleine Noire. 11,5 x 17 cm. 110 pages. ISBN 978-2-842194-13-0. 5 euros. |
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Ariel, Lawrence Block.
Ariel. une enfant adoptée et...
possédée
? Une famille américaine moyenne. Une maison hantée. Un
bébé
mort. Une mère devenue folle. Une histoire d'horreur. Éditions Baleine, collection Baleine Noire. 11,5 x 17 cm. 400 pages. ISBN 978-2-842194-16-1. 12 euros. |
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Magie Noire, Gilbert Gallerne.
Vacances paradisiaques sur une île au large de l'Afrique, retrouvailles familiales sur fond de fortune à l'origine douteuse: pour les membres d'une famille à l'ascendance prestigieuse, ce sont les prémices de l'enfer. Entre redoutables prédateurs et malédiction millénaire: les adultes, tout comme les enfants, ne feront pas de vieux os... Éditions Baleine, collection Baleine Noire. 11,5 x 17 cm. 412 pages. ISBN 978-2-842194-17-8. 8 euros. |
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Un Dîner de sanglots, Franck
Quélen.
Roman gothique moderne, Un dîner de sanglots dévoile les moeurs perverses d'une famille d'aristocrates vivant sous l'emprise d'un patriarche aussi violent que retors. Alors qu'il leur impose la réclusion, il introduit un jour dans leur manoir un jeune homme en apparence inoffensif. Ce dernier est amené à intégrer un univers morbide où le menacent des projets équivoques, et des traditions sadiques. Éditions Baleine, collection Baleine Noire. 11,5 x 17 cm. 282 pages. ISBN 978-2-842194-15-4. 7 euros. |
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Monk n°1, mars 2007.
Les éditions Silenda (Aix en Provence) viennent de faire paraître le premier numéro de Monk, revue dédiée aux fictions courtes relevant «du fantastique et du merveilleux des villes, des champs et même d'ailleurs...» et animée par Léonor Lara, Sandrine B et Virgine B. Dans ce premier numéro illustré par Fabien Fernandez, les auteurs ont donné leur vision de la couleur rouge. La mise en pages signée Virginie B., graphiste web de formation, est un modèle de sobriété et d'élégance. La vignette de couverture contrecollée sur bristol gris donne à l'ensemble, en dépit de la mise en pages et de la typographie très contemporaines, une allure intemporelle assez remarquable. Même si la revue annonce donc en sous-titre qu'elle se préoccupe essentiellement de fantastique et de merveilleux, on remarque que des genres proches sont également abordés. C'est le cas de l'épouvante avec «Sang visage» de Nicolas Bally (variation courte mais efficace sur un thème que le titre dévoile à dessein dès le départ), «Les autres» de Justine Niogret (qu'on peut lire comme le récit du passage de l'aliénation sociale à l'aliénation mentale sauf à croire la narratrice, ce qui plonge alors le récit dans l'horreur surnaturelle et fait finalement de cette nouvelle un bel exemple de conte fantastique!), ou «D'or et de sang» de Charlotte Bousquet (étonnant récit de métempsychose tauromachique, sans doute une première). «Maître Sonaelq est de sortie» renvoie par contre nettement au merveilleux, avec son univers légèrement steampunk qui emprunte à un XIXe urbain, européen, ses moeurs bourgeoises en trompe-l'oeil. Mais c'est là un merveilleux cruel et ironique servi par le style imparablement efficace de Timothée Rey. Si on considère enfin le récit fantastique comme essentiellement ambigu, jouant sur l'hésitation entre explication rationnelle et surnaturelle, deux autres nouvelles participent cette fois pleinement de ce genre: le narrateur de «No Man's Land» de Franck Ferric est-il victime d'hallucinations dans le désert/purgatoire où l'ont relâché ses tortionnaires? Paul le vieux technicien de «Krassnaïa» de Marianne Lesage a-t-il bien vu ce qu'il a cru voir le jour de l'embrasement des studios de West Hollywood? La réponse est ailleurs. Estelle Valls de Gomis, marraine de la revue, inaugure la rubrique «Pages dérobées à la correspondance de...» avec une lettre à Lestat où elle dévoile dans un style très vampire fin-de-siècle toute la complexité de ses sentiments envers M. de Lioncourt. Elle clôt également ce numéro avec la nouvelle symboliste «Double, rouge, impair et passe» où la Vie et la Mort s'affrontent pour mieux s'unir. Mais, en toute subjectivité (comme nous le disions déjà l'an passé à propos d'une précédente nouvelle de l'auteur parue dans Black Mamba), la réelle surprise de ce numéro est sans nul doute «La Mémoire de l'orchidée» de François Fierobe. Sous ce beau titre se cache un de ces exercices de style tel qu'ont pu les pratiquer en leur temps René Sussan dans L'Anneau de fumée ou Jean-Pierre Bours dans Celui qui pourrissait. Ce récit de club (ainsi pourrait-on qualifier les innombrables contes fantastiques où l'action débute ou est rapportée dans le cadre d'un club britannique), qui est déjà en soi un hommage à toute une littérature, est en outre écrit dans un style d'un classicisme épuré comme on en rencontre rarement de nos jours. Plus inattendu, «La Mémoire de l'orchidée» renvoie enfin dans une certaine mesure à une autre littérature, plus proche de nous dans le temps: la littérature de contrainte. À la suite de circonstances qu'il serait tout simplement criminel de dévoiler ici, le narrateur explore et défriche en effet avec une constance quasi monomaniaque le champ lexical de la couleur (rouge en l'occurrence) avec une maîtrise des nuances et un renouvellement des effets qui font de ce texte un futur classique d'anthologies. Au fil de ce récit, l'auteur multiplie avec à propos de fascinants «déja vu» littéraires qu'il serait fastidieux et encore une fois inexcusable de révéler. Citons simplement l'évocation du trouble qui saisit le narrateur à la vue de ce qu'il ne peut croire être de pures hallucinations et qui renvoie, l'espace d'un instant, aux belles pages que J.H. Rosny Aîné a consacré à semblable rencontre dans sa nouvelle «Un autre monde». Enfin, peut-être nous trompons-nous, mais le nom de cette tribu amérindienne citée par le narrateur semble bien faire un discret écho au patronyme de l'auteur de certain traité de cryptobotanique paru il y a quelques années déjà et dont la poésie est un enchantement de tous les instants pour qui a la chance de dénicher ce curieux volume chez un bouquiniste. Bref, «La Mémoire de l'orchidée» est l'un de ces textes auxquels on repense longtemps après les avoir lus et qui nous font dire avec soulagement: non, je n'ai pas rêvé tout ceci, le livre est là, je peux le relire quand je voudrai. Pour faire de même, rien de plus simple, il suffit de se procurer ce premier numéro de Monk. Revue trimestrielle éditée par les Éditions Silenda, Rés. Etoile Mirabeau n°3, 50 avenue de Grenade 13100, Aix en Provence, France. 6,90 Euros (frais de port compris pour la France, en plus pour les autres pays). 15x21 cm, couverture 240 g avec illustration couleur contrecollée, illustrations intérieures en noir et blanc, dos carré-collé, 64 pages. Lien: www.revue-monk.com.
(31 mars 2007)
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Nyarlathotep, février 2007.
Il y a deux ans, Rotomago avait surpris les habitués des adaptations lovecraftiennes classiques (comprendre: horrifiques et un brin outrées) en scénarisant une nouvelle de Lovecraft: «Le Temple» (1920). Le résultat, un album intitulé U-29, dessiné et mis en couleurs par Florent Calvez, s'était avéré fidèle à l'ambiance originale d'une histoire qui ne compte sans doute pas parmi les plus connues de l'auteur. U-29 témoigne d'un travail rigoureux, qu'on peut par instants trouver un peu appliqué, et qui rompt toutefois nettement avec la tradition certes sympathique mais un peu usée des monstres indicibles et autres yog-sothotheries, pour reprendre l'expression chère à Lovecraft lui-même. Rotomago, en compagnie cette fois du dessinateur Julien Noirel, adapte à présent dans le même esprit un texte datant de la même année: «Nyarlathotep». «Nyarlathotep», c'est, à l'origine, ce poème en prose envoûtant inspiré à Lovecraft par un cauchemar particulièrement réaliste dont il entreprit la transcription alors même qu'il se trouvait encore dans un demi-sommeil, comme il le confia dans une lettre aujourd'hui fameuse à son ami Rheinart Kleiner. Le personnage qui donne son nom à ce court récit est l'une des créations les plus énigmatiques et les plus fascinantes de Lovecraft. Cet égyptien mystérieux, organisateur de projections cinématographiques apocalyptiques, démonstrateur de merveilles scientifiques indicibles qui sèment le trouble dans l'esprit des spectateurs, semble annoncer (accompagner? provoquer? révéler?) la fin du monde tel que les hommes l'ont connu jusqu'alors. Telle la pierre de touche, ses spectacles semblent dessiller les yeux des hommes, pour leur plus grand malheur. Ce thème éminemment lovecraftien est ici traité, comme c'était le cas dans U-29, avec une fidélité scrupuleuse. Il trouve en outre une résonance particulière aujourd'hui, notamment par l'évocation des dérèglements climatiques, des troubles sociaux et du mal être général qui accompagne la venue du Chaos Rampant, Noir Messager des Grands Anciens. Lorsqu'on découvre l'album de Rotomago et Julien Noirel, on est d'emblée dérouté par le côté statique des personnages, le rendu un peu photographique qui semble par endroits presque malhabile à force de précision. Puis, à mesure que l'on entre dans l'histoire, on mesure qu'il y a là une façon originale et efficace de demeurer un peu en retrait, de laisser l'ambiance s'installer d'elle-même. C'est une démarche qui semble à l'opposé de celle du génial Breccia (à qui on ne peut s'empêcher de comparer toute tentative sérieuse d'adaptation lovecraftienne), mais qui paraît en définitive tout aussi efficace. Le découpage de Rotomago, la mise en pages (utilisation fréquente des pleines pages), tout concourt à installer l'ambiance, ce qui est bien évidement essentiel avec pareil récit. L'utilisation de couleurs froides, ou de couleurs censément chaudes que leur traitement fait paraître ici presque froides, renforce encore le sentiment d'oppression du lecteur. C'est d'autant plus appréciable qu'on aurait tendance à imaginer l'adaptation d'un rêve en noir et blanc. C'est le cas, par exemple, du court métrage réalisé en 2001 aux États-Unis par Christian Matzke à partir du même récit. Précisons que la BD proprement dite est suivie d'un poème de Lovecraft également intitulé «Nyarlathotep» et tiré de sa fameuse série de sonnets, Les Fungi de Yuggoth, écrits dix ans plus tard. Le texte en est illustré de vignettes en noir et blanc par Julien Noirel et suivi de la lettre de Lovecraft que nous évoquions plus haut, utilement annotée par Rotomago, également responsable de l'ensemble des traductions, ce qui témoigne là encore du sérieux avec lequel ce projet a été mené. Nyarlathotep, de Rotomago (adaptation,
découpage
et lettrage) et Julien Noirel (dessins et couleurs), Akileos , 2007.
24,5
x 33 cm, 58 p. Couverture pelliculée mat, dos entoilé
noir.
15 Euros. (20 février 2007)
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Black Mamba n°5, janvier 2007.
Couverture résolument polar d'Anthony
Geoffroy
pour la «Revue des littératures Pulp» qui, devenue
trimestrielle,
se veut donc désormais plus qu'un magazine (puisque tel
était
son titre auparavant). Les différentes rubriques se sont
étoffées
et des articles de fond ont fait leur apparition, faisant effectivement
désormais de Black Mamba une revue de
référence
pour les amateurs du genre. Revue trimestrielle éditée par
les Éditions
Céléphaïs, 72 chemin des Pêcheurs, 30900
Nîmes,
France. 18x25cm, 70 p, 4,50 Euros. (5 janvier 2007)
Lien: www.blackmamba.fr. |
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Le Boudoir des Gorgones n°16,
octobre
2006
(parution en décembre).
Au sommaire de ce 16e numéro: «Le
Cécube
de l'an 79» (1877) de Gustave Toudouze (suivi de
«Pompéi
dans la littérature fantastique de 1850 à 1900» par
Marie-France David-de Palacio), «Une histoire de loup»
(1892)
de A. De Nouval, «La Lampe» (1892) de Gaston Danville
(suivi
d'une étude sur Gaston Danville par Marie-France David-de
Palacio
et Philippe Gontier), «Une histoire étrange» (1892)
de G. Sénéchal, «Boîte aux lettres»
(1896)
récit épistolaire attribué à Henriot, A.
Robida
et Christophe dont on a pu lire les chapitres précédents
dans les numéros 14 et 15 du Boudoir. Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette remarquable entreprise qu'est le Boudoir des Gorgones orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (6 décembre 2006)
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Vathek, 2006.
À la lecture de cette adaptation du
conte
oriental
de Beckford, on a la surprise de redécouvrir (pour peu qu'on
l'ait
déjà lue, naturellement) une histoire qu'on croyait
connaître,
ce qui est déjà en soi assez épatant. Toutes
sortes
de petits détails vous sautent alors aux yeux, à
côté
desquels vous étiez bêtement passé. Des connections
avec Clark Ashton Smith notamment (grand lecteur de Beckford, Smith a
même
écrit une suite à Vathek). Des choses parfois
anecdotiques
mais amusantes, comme la fuite grotesque du Giaour, ce personnage de
démon
tentateur dont la fuite sous forme de punching ball vivant
déclenche
une scène de violence collective digne du René Girard de La
Violence et le Sacré ou du Bouc émissaire.
Cette
scène rappelle en fait assez nettement, avec un certain nombre
de
variantes sans doute, la fuite du nécromant dans la nouvelle de
Smith «Le Voyage du Roi Euvoran». Le destin de Vathek
rappelle
en partie celui, plus prosaïque, d'Avoosl Wuthoqquan dans
«Le
Destin d'Avoosl Wuthoqquan» ou, sur un ton moins moralisateur,
celui,
plus ironique, de Ralibar Vooz dans «Les Sept
sortilèges».
Pour certains détails, Patrick Mallet s'est d'ailleurs
inspiré
directement de Smith: les grandes idoles noires à
l'entrée
de la cité abandonnée d'Istakhar, ou le destin même
de cette ville ravagée par un tremblement de terre où les
survivants ont été asphyxiés par des vapeurs
souterraines
nocives, tout cela est directement tiré de la nouvelle de Clark
Ashton Smith «Le Frai de la tombe» et ne figure pas dans le
conte de Beckford. Pour le reste, c'est-à-dire l'essentiel,
cette
adaptation est scrupuleusement fidèle à l'original et lui
vaudra sans doute de nouveaux lecteurs. (11 novembre 2006)
Présentation de l'éditeur: La soif de pouvoir est au coeur de Vathek, ce récit imaginé au XVIIIe siècle par un Anglais écrivant en français : William Beckford. Patrick Mallet s'est emparé de son roman pour en faire une adaptation majestueuse où l'on retrouve une galerie de personnages dignes des Mille et Une Nuits. Que ce soit le Giaour, étrange visiteur aux pouvoirs divers, Elbis, le roi des Enfers, la belle Nouronihar ou la mère possessive de Vathek calife de Samarah: le casting est solide pour assurer cette mise en bande dessinée d'un conte sulfureux et moral qui étonne par sa modernité. Fable sur le pouvoir et les dangers qui en découlent, thème fantastique aux images oniriques saisissantes, ce nouvel opus de la collection Carrément BD devrait ravir de nombreux lecteurs. Un découpage éclaté et une mise en couleurs chatoyante participent à cette entreprise artistique qui en étonnera plus d'un... Résumé de l'éditeur: Une oeuvre fabuleuse au pays des mille et une nuits. Vathek, le calife de Samarah est prêt à toutes les folies pour parvenir au pouvoir ultime dont il rêve. Le Giaour, un étrange visiteur, lui promet de le conduire dans un pays souterrain où tout est fabuleux. Après avoir sacrifié cinquante enfants au Giaour et à son maître Elbis le roi des enfers, Vathek prend la route d'Istakhar où il tombe amoureux de la belle Nouronihar qu'il épouse. Le couple arrive dans un immense palais peuplé de spectres gémissants. Elbis, le prince des lieux, leur promet d'y trouver de quoi contenter leur insatiable curiosité. Carathis, la mère du calife elle aussi disciple d'Elbis, le rejoint pour assister au cruel sort qui lui est réservé. Patrick Mallet a dapte avec passion ce roman à la fois sulfureux et drôle écrit à vingt ans en trois jours et deux nuits par William Becford, en langue française, selon lui après une orgie mémorable, organisée pour le Noël 1781. Lien: Glénat (site de l'éditeur). |
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Le Boudoir des Gorgones n°15, juin
2006 (parution
en octobre).
Au sommaire de ce 15e numéro: «Maison tranquille» (1888) de Jules Lermina, «Les yeux du mort» (1891) de Jean Lorrain, suivi d'une présentation de l'auteur par Isabelle Soriano et Philippe Gontier, «Boîte aux lettres» (1896) récit épistolaire attribué à Henriot, A. Robida et Christophe dont on a pu lire la première partie dans le précédent numéro, «La Chose qui pleurait sous la pierre» de Viviane Etrivert. L'habituelle rubrique «Le Chercheur de merveilleux» (revue de presse de l'étrange) ravira une fois de plus les habitués avec des envois de Claude Hermier et François Fiérobe, suivie, «Last but not least», d'une copieuse rubrique de notes de lecture. Et c'est son titre («Last but not least»). Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette remarquable entreprise qu'est le Boudoir des Gorgones orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (10 octobre 2006)
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Black Mamba n°4, septembre 2006.
Sous une couverture très pulp de
Vincent
Minck,
le «Magazine des littératures Pulp» devient
trimestriel
avec ce n°4 et renouvelle en partie son équipe
éditoriale.
On retrouve néanmoins ce qui caractérise le magazine
depuis
l'origine: un mélange de textes toujours illustrés et de
BD, complété par des notes de lecture et des dossiers
thématiques.
Le tout étant clairement orienté vers la culture pulp au
sens le plus large du terme. En 4 numéros (5 si on compte le numéro pilote), Black Mamba est parvenu à mettre au point une formule très satisfaisante servie par une cohérence graphique indéniable. Le format moyen (18x25cm) est très agréable. Magazine trimestriel édité par
les Éditions
Céléphaïs, 72 chemin des Pêcheurs, 30900
Nîmes,
France. 18x25cm, 70 p, 4,50 Euros. (9 octobre 2006)
Lien: www.blackmamba.fr. |
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Sable n°5 (édition espagnole),
octobre
2006.
Poursuivant son labeur de bénédictin de l'Imaginaire, l'inlassable rédacteur/traducteur/maquettiste de la revue espagnole Sable, Fermín Moreno Gonzáles, vient de faire paraître un nouveau numéro. La présente livraison est cette fois en castillan puisqu'il s'agit de l'édition espagnole de Sable, à ne pas confondre avec l'édition française que nous chroniquons plus bas ni avec l'édition anglaise en projet! On notera avec intérêt la présence de notre ami Jonas Lenn avec «De una vida a otra», nouvelle illustrée par Johann. Également au sommaire: «Buena obra» de Franco Arcadia (illustrations de Sebastián Cudicio), «Mariposas nocturnas» de Denis Labbé (ilust. de Alexandre Folliot), «Regálame una estrella» de Khristo Poshtakov (ilust. de Jean-Félix Lyon), «¿Solita, linda?» de Claudia De Bella (ilust. de Chema Lera), «Olor a humo, sabor a muerte» de Frank Roger (ilust. de Carlos Gómez), «Descuento fatal» de Guillaume Suzanne (ilust. de Rózsa Tatár), «El destino de los dioses» de Olivier Gechter (ilust. de Jean-Félix Lyon), «La traición» de David Jasso (ilust. de Alberto Hernández), «La ducha» de Lucie Chenu (ilust. de Fred Grivaud), «El último sueño de Bwona Khubla» de Lord Dunsany (ilust. de Mia Bengtsson), «Lazos familiares» BD de Pablo Leirós et David Braña, «Arte moderno» BD de Fernando Acosta y Eleonora Korsartz, «Primate» BD de J. J. Rovella. Couverture de John Zeleznik. On l'aura compris, même si les français sont nombreux au sommaire, la lecture de ce numéro implique une certaine aisance en castillan. Plus d'infos sur le site
de la revue (consultable en castillan, français et anglais).
(9 octobre 2006)
Liens: www.revistasable.com. |
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Khimaira n°4,
octobre/décembre 2006.
Ce numéro 8 de Khimaira est (déjà) le dernier numéro de l'année. Il comporte notamment un dossier très complet sur les robots dans l'imaginaire SF, des origines du mythe à nos jours, avec une série de micro-dossiers (Ces machines qui nous ressemblent, Les robots d'Asimov, Les robots Anges ou démons, Coeurs sensibles dans corps d'acier) et un entretien avec Louis (42 agents intergalactiques) et Geyser (Omnopolis). On notera deux nouvelles de qualité: «Prise» de Stan Nichols et «La Vie et la mort des Cigales» de Jean-Pierre Planque. Oui, le JPP des célèbres et récurrentes mises à jour du site Infini que les abonnés de sf-info connaissent bien. «La Vie et la mort des Cigales» est un beau texte sur le mal de vivre et la métamorphose mettant en scène de façon poétique et légèrement uchronique l'Homère des insectes, Jean Henri Fabre (1823-1915). On est juste un peu décontenancé par l'irrépressible besoin qu'éprouve le narrateur de vanter à plusieurs reprises sa région et les produits de son terroir, sans que cela ait a priori de rapport direct avec l'histoire. De nombreux entretiens: E. et R. Lebreton, Michael Moorcock, Raymond E. Feist, Jean-Louis Fetjaine, Olivier Ledroit et Pat Mills, Clémence Poésy, Tragic Black, Delayaman, Soysoy. Des articles: Les Technopères, La Roussalka, Pan/Grind House, Fritz Lang, Anime 2006, Leipzig 2006, Eureka Seven, Tyler Bates, La Hache et le Feu, Les dessous de Tessa. On est parfois étonné de voir ressurgir au fil des articles le cliché (qu'on reproche souvent aux chroniqueurs mainstream) selon lequel un texte de SF qui donne à réfléchir sur autre chose que les thèmes classiques de la SF irait «au-delà» de la SF, serait «plus» que de la SF. Khimaira nouvelle série a désormais éliminé ses quelques défauts de (seconde) jeunesse et offre dans une mise en pages agréable un contenu éditorial de plus en plus maîtrisé et ciblé ainsi qu'une foule d'informations et de conseils de lecture en tous genres. Le public visé est clairement celui des ados. 100 pages couleurs. 6 Euros. La revue est
disponible par
abonnement et mise en vente chez tous les marchands de journaux.
(4 octobre 2006)
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Inespéré et réjouissant: on nous signale, de source sûre, la renaissance de l'Alambic, la fameuse lettre d'information littéraire d'Éric Dussert, sous la forme d'un blog: l'Alamblog. Les nostalgiques de la feuille verte, où se cotôyaient annonces de parution improbables, coups de gueules nécessaires et critiques jubilatoires peuvent d'ores et déjà se féliciter, ils ne sont plus qu'à un clic de souris de cette indispensable source de petits bonheurs littéraires.
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Black Mamba n°3, juin 2006.
Parution du numéro 3 de Black Mamba,
le
«magazine des littératures et bandes dessinées 100%
Pulp». Prix: 4,50 Euros. (21 juin 2006)
Lien: www.blackmamba.fr. |
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Black Mamba n°2, mars-avril 2006.
Les éditions associatives
Céléphaïs
viennent de faire paraître le 2e numéro de Black Mamba,
le «magazine des littératures et bandes dessinées
100%
Pulp». Prix: 4,50 Euros. (11 mars 2006)
Lien: www.blackmamba.fr. |
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Les Maléfices du Temps, recueil
de
Michel
Rozenberg, 2006.
On s'en souvient, Michel
Rozenberg
avait fait paraître en 2003, aux éditions du Colibris, un
premier recueil de nouvelles intitulé Altérations
(prix Robert Duterme 2004). C'est aux éditions Nuit d'Avril, qui
prévoient de rééditer très prochainement
cet
ouvrage aujourd'hui épuisé, que l'auteur vient tout juste
de publier son deuxième recueil: Les Maléfices du
temps.
Deux bonnes nouvelles pour tous ceux qui apprécient un
fantastique
tel qu'ont su le pratiquer des auteurs comme Thomas Owen, Jean Ray,
Gérard
Prévot ou, plus près de nous, Jean-Pierre Bours.
Témoignant
d'un attachement certain pour «l'école belge»,
Michel
Rozenberg avait su déjà, avec son premier recueil,
renouveler
avec élégance un genre relativement
délaissé
ces dernières années: le fantastique de l'âme des
lieux
oubliés, le fantastique de la lente acceptation de la survivance
impossible mais indéniable d'un quelque chose qui ne devrait
plus
être, mais aussi le fantastique du bizarre confinant à
l'absurde,
menant à la folie. Avec Les Maléfices du Temps,
Michel
Rozenberg confirme cet attachement et montre une fois encore qu'il a su
se donner les moyens de l'assumer. La lecture de ce recueil confirme
également
un choix délibéré: l'auteur pratique volontiers
une
nouvelle hybride, à mi-chemin entre le récit court,
à
chute, et le texte d'ambiance, nécessairement plus long. Au
risque,
peut-être, de ne satisfaire pleinement ni les amateurs de l'un,
ni
les inconditionnels de l'autre. Il est pourtant plus probable, à
la lecture des cinq textes qui composent ce recueil de 180 pages, que
tous
y trouvent leur compte. Sans perdre de vue le thème central du
recueil,
le temps, Michel Rozenberg renouvelle souvent avec originalité
des thèmes désormais classiques en fantastique:
malédiction
dont on cherche à se débarrasser en la transmettant
à
autrui («Les Maléfices du Temps»), difficulté
à démêler réalité vécue et
réalité
potentielle («Le temps d'aimer»), amnésie
(«À
rebrousse temps»), personnage hanté par son passé
(«Les
Spectres du temps»), limite entre réalité et
fiction
(«Le Temps fissuré»). Certains reprocheront sans
doute
à Michel Rozenberg une écriture trop classique, l'emploi
fréquent de locutions convenues, parfois
légèrement
désuètes. C'est un choix d'écriture qui en vaut
d'autres
et qui en l'occurrence semble plutôt bien assumé. (mars 2006)
Lien: Nuit d'Avril (site de l'éditeur). |
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Black Mamba n°1, 16
janvier-février
2006.
Après un numéro pilote qui a
permis à
l'équipe des éditions associatives
Céléphaïs
de rôder son projet, le «magazine des littératures
et
bandes dessinées 100% Pulp» sort enfin son numéro
1.
Une orientation résolument polar pour ce premier numéro
d'un
magazine qui ambitionne tout de même, sur le long terme, d'offrir
un panorama le plus large possible de l'imaginaire tendance Pulp. Au
sommaire,
quatre nouvelles, «Suprême saveur» de
Véronique
Cabon d'Angelo, «Ils arrivèrent» de Freddy Cash,
«Flashes»
de Michel Rozenberg et
«L'Éléphant
vert» de Jonas Lenn et deux BD
«Willy
Dynamite» de Vincent Minck et «Avis de tempête»
de Thomas Balard. L'habituelle rubrique livres/BD/CD/DVD/sorties
cinéma
encore peut-être un peu courte, et un article sur les nouvelles
éditions
Rivière Blanche, de Philippe Ward, qui a entrepris de
«ressusciter»
la collection Anticipation du Fleuve Noir, telle qu'elle était
dans
les années 1970. (janvier 2006)
Lien: www.blackmamba.fr. |
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Claude Seignolle ou la puissance du désir,
Roland Ernould, 4e trim. 2005.
Après Claude Seignolle: du sacré à l'étrange (2005) Roland Ernould revient sur Claude Seignolle. Dans cet essai essentiellement biographique le lecteur habitué au conteur paysan, au fantastiqueur de la ruralité, dérouté peut-être déjà par un Seignolle bien différent qu'il avait pu découvrir dans Les loups verts, apprend à connaître un Seignolle inattendu, surprenant, mais finalement plus «complet» que l'image monolithique que le Meneur de loups s'est appliqué à donner de lui-même. Passionnant. (janvier 2006)
Liens: Littératures de l'Imaginaire (site de l'auteur). |
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Le Boudoir des Gorgones n°13,
octobre
2005.
Au sommaire de ce 13e numéro: «La Terreur future» (1891) de Marcel Schwob, où d'étranges hommes en noir, au regard froid, sèment une panique irrationnelle en massacrant leurs concitoyens (la description faite par Schwob de ces événements nocturnes évoque impossiblement mais irrésistiblement la Nuit de Cristal); «En l'an 2745» (1905) de N. de Montferrato, une représentation satirique d'un futur probable de l'humanité; «La Disparition du rouge» (1908) de François Pafiou, où nous assistons sur le mode tragi-comique aux conséquences d'une modification inattendue du spectre solaire; «La Race qui vaincra» (1910) de Jules Sageret, où l'homo sapiens voit sa suprématie menacée par l'apparition de mutants d'un genre particulier (dénués du sens de la propriété, ils s'organisent spontanément en communautés où on ignore jusqu'à l'instinct parental). Naturellement, et comme toujours, c'est le texte de Schwob qui se distingue par son style et le ton si particulier qu'il donne à son récit singulier, proche par certains côtés du poème en prose. Outre l'incontournable «Chercheur de Merveilleux» (dossier de presse de l'étrange) ce numéro comporte enfin un magnifique portfolio de 12 illustrations de Henri Lanos, dessinateur injustement oublié qui excella, notamment mais pas seulement, dans la représentation d'engins volants et d'infrastructures industrielles futuristes. Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette remarquable entreprise qu'est le Boudoir des Gorgones orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (octobre 2005)
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Khimaira n°4,
octobre/décembre 2005.
Dossier Détectives de l'Étrange
pour ce 4e n° de Khimaira: Policier et fantastique, interview de
Valerio
Evangelisti, Sherlock Holmes, l'incontournable Da Vinci Code, les
Détectives
de l'Étrange en BD, au cinéma, dans les jeux de
rôle
et... une demi-page consacrée à La Clef d'Argent, ce qui
nous fait d'autant plus plaisir que l'autre demi-page est
consacrée
aux éditions Terre de Brume, un voisinage plutôt
sympathique
(d'ailleurs l'article s'intitule La Clef des Brumes). Après seulement 4 numéros, Khimaira nouvelle série a pris son rythme de croisière. Une bonne formule qui devrait séduire les lecteurs. (octobre 2005)
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Black Mamba, n° pilote, octobre
2005.
Les éditions associatives
Céléphaïs,
basées à Nîmes, annoncent la parution imminente de Black
Mamba, revue qui sera disponible en librairie. Black Mamba proposera
nouvelles, BDs et illustrations dans un style résolument pulp,
où
priorité sera donnée au divertissement et à
l'imaginaire.
Le site de la revue se présente comme la plate-forme des travaux
d'édition de l'équipe rédactionnelle. Au sommaire
du numéro pilote: «Le Paquet», nouvelle de Michel
Rozenberg illustrée par Gaelle Beerens, «Route
49»,
nouvelle de Freddy Cash illustrée par Vincent Partel, «Le
monde dans ses yeux», nouvelle de Xavier Dollo illustrée
par
Vincent Minck, «Lady Loreley», BD de Fatadaga et Vincent
Partel.
Prix de lancement: 2 Euros seulement. (septembre 2005)
Liens: www.blackmamba.fr. |
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Sable n°1 (édition française),
août 2005.
L'infatigable rédacteur de la revue espagnole Sable, Fermín Moreno Gonzáles, vient de faire paraître une édition française de sa revue. Sable édition française propose dans son premier numéro des nouvelles de Jean-Pierre Planque, Victor Miguel Gallardo Barragán, Pierre-Luc Lafrance, Alan W. Wolf, Sergio Gaut vel Hartman, Sébastien Gollut, Jonas Lenn (avec un très beau texte en passe de devenir un classique: «Une porte sur l'hiver»), Philippe Heurtel, Ketty Steward, Nico Bally, et Fermín Moreno Gonzáles. Pour les hispanophones, 4 numéros sont déjà parus en castillan et pour les anglophones, une édition anglaise est en projet! Ce numéro francophone est un essai que Fermín Moreno renouvellera en cas de succès, n'hésitez donc pas à acquérir ce premier numéro autant pour lui-même que pour encourager cette initiative de revue francophone internationale (les intervenants sont français, canadiens, suisses, argentins, espagnols, portugais, danois, américains, russes, suédois et islandais!). Plus d'infos sur le site
de la revue (consultable en castillan, français et anglais).
(août 2005)
Liens: www.revistasable.com. |
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Salmigondis n°21, juin 2005.
Après une petite année
d'absence, Salmigondis
est de retour. L'indispensable revue de création et de critique
littéraire tous azimuts est toujours aussi dense, aussi riche et
on ne peut que regretter que, les temps étant ce qu'ils sont
pour
la littérature, elle ne puisse pas paraître plus souvent.
Au sommaire de ce numéro: Raymond Alcovère, Christiane
Baroche,
Jonathan Bougard, Jean-Luc Bruyas, Calou, Jean-Luc Coudray, Abdelkader
Djemaï, Fernando Goncalvès Félix, Yves
Leclère,
Didier Millotte, Anne Mulpas, Georges Païta, Nicolas Puzenat,
Isabelle
Sojfer, Jacqueline Thouillot, Daniel Walther. Dossier: Franck Pavloff,
Poésie Mozarabe Andalouse présentée par Michel
Host.
Rubrique Passeurs: Philippe Gindre, Georges Païta. (juillet 2005)
Liens: www.salmigondis.com. |
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Le Boudoir des Gorgones n°12,
avril
2005.
Le n°11 avait paru avec un léger retard et ce n°12 serait presque en avance: l'amateur de fantastique et d'insolite se retrouve donc en ce début d'été avec presque 120 pages de Boudoir des Gorgones. Joie! Au sommaire de ce numéro:
«Messire
Tempus» d'Erckmann-Chatrian (1859), grand classique qu'on
retrouve
avec plaisir (Philippe Gontier, l'animateur du Boudoir des Gorgones,
soutient avec raison que même et surtout si on possède
tous
ces textes chez soi, on ne songe jamais à les relire, tandis
qu'on
n'hésitera pas à le faire si on les redécouvre
dans
sa revue préférée, accompagnés de
passionnantes
notules); «À tatons» de Jehan Soudan (1884), curieux
pastiche-plagiat du célèbre texte de Fitz-James O'Brien
«Qu'était-ce?»
(lire à ce propos l'intéressante postface de Marc
Madouraud);
«La Main de gloire» de Marcel Schwob (1893); «La
Légende
du château de Coëtfrec» de Mme Georges Renard (1894).
Vient ensuite un fascinant portfolio de huit illustration d'Henrique
Alvim
Corrêa pour La Guerre des mondes d'H.G. Wells (1906), dont un
inédit.
Puis les auteurs contemporains: «L'Hymne à la mort»
d'Amélith Deslandes; «Poussières de crimes»
de
Viviane Etrivert (dans la série désormais bien connue des
fidèles lecteurs du Boudoir: Les étranges
enquêtes
du Commissaire Clès). Enfin, les rubriques habituelles, dont
«Le
Chercheur de Merveilleux», dossier de presse de l'étrange,
que je ne peux décidemment pas m'empêcher de consulter en
premier, avant même de consulter le sommaire, lorsque j'ouvre mon
Boudoir. Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette remarquable entreprise orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (juillet 2005)
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Khimaira n°3, juillet/septembre
2005.
Dossier Space opera pour ce 3e n° de Khimaira: Dan Simmons, Hamilton, Iain Banks, Ayreon, Roland C. Wagner, Laurent Genefort, Mangin et Démarez, et bien sûr Star Wars, Star Trek... On trouvera également des articles sur des thèmes connus ou moins connus de l'imaginaire comme les Selkies ou les Dragons. De nombreuses interview: Dominique Poisson (Terre de Brume), Nicolas Jarry (La Rose et la Croix), Denis Bajram, Dario Argento, The Birthday Massacre, Olivier et Stéphane Peru. Côté fiction on peut lire ce trimestre «Tempête sur la Baleine» de Christophe Sambre et «Quand il y aura des pommiers sur Mars» de Ugo Bellagamba. Avec ce 3e numéro Khimaira offre un panorama très complet (films, livres, musique, BD) de l'Imaginaire, avec pour lectorat visé un public ados/jeunes adultes. Dans leur vaste majorité, les articles, y compris ceux du dossier thématique se veulent avant tout des initiations aux genres qu'ils abordent, une manière sans doute de ne pas rebuter les «non-spécialistes», même si certaines rubriques (japananime, jdr, dvds) sont finalement très complètes. Une mise en pages très agréable. (juillet 2005)
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Le Boudoir des Gorgones n°11,
avril
2005.
Infatigable promoteur de la
littérature
populaire, du fantastique et de l'étrange, Philippe Gontier
publie
depuis quelques années déjà une indispensable
revue: Le
Boudoir des Gorgones. Le sommaire s'en divise invariablement comme
suit: textes anciens suivis de notules (Dans les griffes de
Sthéno),
textes contemporains (Sous le regard de Méduse), revue de presse
et miscellanées (Dans l'ombre d'Euryalé). Le tout fournit
avec une régularité quasi-métronomique à
l'amateur
d'imaginaire décalé une source inépuisables de
joies
littéraires, petites ou grandes, sans égal actuellement
sur
le marché de l'Imaginaire. Le lecteur soucieux d'en apprendre davantage sur cette admirable entreprise orientera avec profit son navigateur cybernétique vers l'adresse suivante: http://boudoirdesgorgones.free.fr (mai 2005)
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Borderline n°1, mai 2005.
La littérature fantastique est de moins en moins présente chez les libraires, et les textes courts demeurent encore et toujours méconnus ou ignorés du public. C'est ce qu'affirme Lionel Benard dans son éditorial du n°1 de Borderline, fanzine sous-titré «Nouvelles de fantastique, dark-fantasy et horreur». Il y voit une double raison de faire de ce nouveau support une sorte d'anthologie contemporaine de la nouvelle fantastique ouverte en priorité aux nouveaux auteurs. Parmi les trois genres évoqués en sous-titre, le fantastique est bien représenté. Trois des sept textes proposés offrent véritablement cette «hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel», pour reprendre la définition du genre proposée par Todorov. Dans la nouvelle de Bruno Marchesson intitulée «La Mort dans l'âme», la nature exacte de l'affection découverte par hasard par un jeune étudiant en médecine, gardien de nuit dans une morgue, semble d'autant plus difficile à définir que sa découverte entraîne chez ce personnage un trouble qui va grandissant jusqu'au dénouement du récit qu'on devine tragique. «Le Métèque», de Guillaume Costille, est un récit de vengeance post mortem assez déstabilisant. On pourra peut-être regretter un style presque trop soutenu du narrateur, mêlé par endroits, et sans réelle nécessité apparente, d'expressions triviales qui nuiront pour certains à la cohérence de l'ensemble. «Loin de l'hiver», de Dan R. Ronelli, est l'histoire d'une longue agonie à l'issue indécidable (sauf pour le narrateur). Les autres nouvelles de ce numéro renvoient très nettement à la violence physique, ses causes, ses conséquences. «Il paraît», de Hervé Le Corre, se distingue. Par l'attention qu'il porte au rythme des phrases, au choix des mots, à leur connotation, l'auteur fait de ce récit d'un massacre a priori inexplicable (un meurtre à la machette au beau milieu d'un bar qu'on imagine PMU) une sorte de poème en prose contemporain. Avec «V.R.P 85 B», le spécialiste du fantastique Denis Labbé aborde sans ostentation mais avec une réelle maîtrise de l'écriture le genre un peu délaissé du conte cruel avec cette mise en scène, là aussi très contemporaine, d'une terreur sexuelle masculine qu'il ne nous est hélas pas même possible de nommer, fût-ce de son nom latin, sous peine de déflorer complètement le sujet. «Salle 19», de Vincent Gagneux, pourra décevoir par le choix d'un sujet déjà trop largement traité (le sort réservé aux déviants par une société totalitaire) et d'expressions un peu convenues («rire à s'en décrocher la mâchoire», des secondes qui s'égrènent «tel un sable brûlant qui s'écoule dans un sablier»). «Salle 19» est pourtant un texte efficace, écrit avec une grande sobriété. «Maudite Providence», de Li-Cam (dont on a pu lire récemment une autre nouvelle dans le premier numéro de la nouvelle série de la revue Khimaira) est sans doute le texte le plus inclassable de ce numéro. Le narrateur, Lovecraft, y prend peu à peu conscience de sa propre mort. Emmuré consentant dans une vaste demeure aux volets clos, entouré de ses objets familiers, il mène tout d'abord une existence en tous points semblables à celle qui fut la sienne de son vivant. Puis il prend conscience d'une autre présence. Une chose impossible, un monstre difforme, indescriptible, qui vit dans le grenier et dont il comprendra peu à peu la véritable nature. Il est souvent difficile pour les lecteurs de Lovecraft de réconcilier le Lovecraft affable, amical, parfois plein d'humour que nous révèlent certaines de ses lettres ou les nombreux témoignages de ses proches, avec le xénophobe dogmatique que d'autres lettres, d'autres témoignages, trop nombreux hélas, nous dévoilent également. Les critiques s'y sont essayés. Rarement les écrivains. On pourra bien sûr regretter que Lovecraft soit encore une fois décrit de manière peut-être un peu trop exclusive comme un reclus, quand on sait par exemple que dans la dernière partie de sa vie l'essentiel de ses faibles revenus était consacré à des voyages (Louisiane, Québec, Nouvelle-Angleterre). Mais si on voit dans ce choix une sorte de licence littéraire, le texte de Li-Cam offre une alternative intéressante aux habituelles psychanalyses de salon auquel on soumet l'écrivain de Providence depuis plusieurs dizaines d'années. Les illustrations de ce numéro sont souvent remarquables, à commencer par l'étonnante couverture de Fabrice Lavollay. (mai 2005)
Borderline, disponible contre 3 Euros en timbres, sous réserve de se renseigner auparavant sur la disponibilité du numéro (tirage limité). Pour cela, visiter le site de Borderline. |
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Claude Seignolle: du sacré à l'étrange,
avril 2005.
Après trois précédentes
études,
notamment sur Stephen King et le Surnaturel aux éditions
Naturellement, et sur la magie (Quatre approches de la magie,
aux
éditions de l'Harmattan où Seignolle était
déjà
largement abordé), Roland Ernould nous étonne une fois de
plus en publiant, à nouveau chez L'Harmattan: Claude
Seignolle:
du sacré à l'étrange. Car on ne peut manquer
d'être
étonné de la capacité de travail de cet
universitaire
qui a su, en quelques années, livrer des études aussi
documentées
qu'accessibles sur le Fantastique, au sens le plus large du terme.
Ainsi
de ce volumineux ouvrage sur Seignolle (464 pages), où l'auteur
de Marie la Louve et de La Malvenue n'est pas tant ici
étudié
comme le passeur de mémoire ou comme le chroniqueur de la vie
paysanne
qu'il est effectivement, que comme le témoin
privilégié
et lucide de la transformation du sacré dans notre
société
au cours du XXe siècle. (avril 2005)
Liens: Littératures de l'Imaginaire (site de l'auteur). |
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Khimaira n°1, janvier/mars 2005.
Cent pages -- dont 36 en couleurs -- de fantastique, de fantasy et de sf en kiosque pour 5,95 Euros, c'est le pari que fait désormais l'équipe de la revue Khimaira. Débutée sous forme associative en Belgique (asbl Anthêsis) l'aventure se poursuit maintenant dans une bonne partie de la francophonie (France, Belgique, Canada...). Pour l'occasion la revue redémarre sa numérotation, c'est donc le numéro un que vous pourrez trouver chez votre marchand de journaux à partir de janvier. Trimestriel éclectique, Khimaira ne se donne pas pour but dans l'immédiat de défricher les marges de l'imaginaire: dossier Vampires, entretiens avec l'écrivain S.P. Somtow (Valentine) et l'illustrateur John Howe (Le Seigneur des Anneaux), rubriques DVD, JdR,... les valeurs sûres sont au rendez-vous. Mais c'est un choix qu'on serait mal venu de reprocher à une équipe qui entreprend de diffuser sa revue à une telle échelle. D'autant que le rédactionnel est désormais à la hauteur des graphismes (on se souvient des articles au style parfois un peu sms des premiers numéros). C'est en fait l'Imaginaire dans son ensemble que Khimaira vise à couvrir, et on notera avec intérêt un entretien avec le dessinateur Hyppolite à propos de son adaptation BD de Dracula, ou avec Norman Spinrad à propos de ses brèves incursions dans la littérature vampirique, ce qu'ignorent souvent les lecteurs de ses romans SF. Un éclectisme qu'on retrouve dans les rubriques livres et musique où les principales sorties du moment sont signalées et commentées avec beaucoup d'à propos. Une excellente revue. (décembre 2004)
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Yellow Submarine n°132, octobre
2004.
Sous une
couverture
de Sébastien Hayez (une splendide montre à gousset
rétrochrone
sur fond de ténèbres), voici un dossier conjoint Yellow
Submarine/La Clepsydre sur le thème de la Conscience
historique. On passera un
peu plus rapidement sur l'entretien avec Tim Powers par David Calvo,
où
il est finalement presque plus question de David Calvo que de Tim
Powers. Côté
fiction, ce numéro est également une incontestable
réussite.
Avec «Jacques X, roi d'Amérique», de Gilles
Ascaride,
c'est toute l'histoire parallèle (et qu'on nous cache!) de la
colonisation
de l'Amérique du Nord qui nous est enfin
révélée.
Avec «L'horloge qui reculait», notre ami Marc Madouraux,
spécialiste
(entre autres) de SF ancienne, présente un texte étonnant
d'Edward Page Mitchell écrit en 1881. Étonnant, car
finalement
peu marqué par les inévitables clichés et
désuétudes
qui parasitent généralement pour nous, avec le recul, la
lecture de la proto-SF. (novembre 2004)
Liens: Éditions du Bélial', Yellow Submarine, La Clepsydre. |
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Le Singe, l'Idiot et Autres Gens, 14
janvier 2004. «Le génie
narratif de Kipling
et le sens de l'horreur d'Edgar Poe, quoique les récits de
Morrow
soient une chose si neuve qu'il est inutile d'y chercher des
comparaisons... On n'a encore rien écrit de pareil.» Alfred Jarry
(janvier 2004)
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Altérations, recueil de Michel
Rozenberg,
2003.
Présentation de l'éditeur: Chacune des dix nouvelles de ce recueil offre la mise en scène déroutante d'un personnage pris au piège, seul et perplexe face à l'événement qu'il subit. Un homme sauve une jolie jeune fille de la noyade et s'étonne de la voir reprendre ses esprits comme si rien ne s'était passé. Un employé, chargé de ranger des paquets au contenu mystérieux dans un immense entrepôt sans fenêtre, voit ses collègues disparaître un à un. Un psychiatre s'affole en entendant le récit insensé d'un homme au visage singulier. Un voyageur s'apprête à passer la nuit dans l'unique chambre d'un hôtel dont les murs se déplacent. Mus par la volonté de savoir, les victimes et narrateurs de ces événements insolites se prêtent à ce qu'ils s'imaginent être les règles du jeu. Mais, confrontés à la dégradation de leur perception de l'espace, du temps et de leur rapport au monde, ils plongent progressivement dans un univers corrompu, perdent la maîtrise de leur destinée et s'égarent dans des cauchemars parallèles où la raison n'a plus prise. Si les nouvelles semblent déléguer à la fatalité l'explication de ces phénomènes étranges, les récits des protagonistes sont loin de rester lettre morte : le lecteur peut en altérer la signification mystérieuse en jouant avec le sens des mots. Distillé avec efficacité par l'auteur, Michel Rozenberg, la peur s'insinue à chaque ligne et se nourrit de la moindre de nos failles. Notre mémoire gardera de cette lecture la marque indélébile du doute. (octobre 2003)
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La disparition concertée et annoncée
de la revue bordelaise Rose Noire aura eu pour effet
prévisible
-- et sans doute souhaité -- d'étoffer
considérablement
le catalogue de son éditeur Egone, qui demeure pourtant
un
minuscule livret de 5,5 x 12cm à la couverture de vergé
lie-de-vin.
Ce catalogue, on n'aura de cesse de se le procurer à l'adresse
ci-dessous,
ne serait-ce que pour le plaisir de constater que de telles choses
existent.
Nous signalions dernièrement le port folio de 6 cartes postables
de Miguel Fraley. c'est aujourd'hui au tour de 6 des oeuvres graphiques
de Colette Trignac -- variations subtilement érotisantes sur le
thème d'une femme tour à tour stéatopyge,
callipyge
ou guerrière -- de se voir ainsi recueillies: «deux fois
l'an,
en effet, une série de cartes présentant une
sélection
des travaux d'un artiste particulier, toujours dans un domaine proche
du
dessin, voit le jour. Ces extraits, au travers d'un choix
éclectique,
permettent de survoler les thèmes et techniques de
prédilection
de chacun des graphistes présentés.» Traverser
du
désert nous est présenté comme «un
périple
angoissé au travers du doute et de la foi lu au travers des
confessions
intimes d'un père du désert.» Le texte de Lionel
Tran
et les peintures et calligraphies de Thomas Foucher composent en fait
un
ensemble si cohérent qu'on ne saurait affirmer qui illustre
l'autre.
C'est sans doute là le meilleur indice de la réussite de
leur collaboration. Enfin, le travail tout en nuances d'Egone
sur
l'objet lui-même (choix des matériaux, reliure japonaise,
maculatures bordeaux fruits d'une bichromie infiniment
discrète,...)
fait de Traverser du désert l'exemple même d'un
équilibre
réussi entre texte et support. Le lecteur curieux d'en apprendre
davantage surEgone et ses productions ne saurait différer
la visite de son site.
Colette Trignac: 6 cartes postables
en étui, n&b sur carton ivoire, 10,5 x 14,9 cm, 3 euros. Traverser
du désert: Lionel Tran et Thomas Foucher, 21 x 15 cm, 90 p.
- 12 euros). Prix franco. Egone, 128 cours Victor Hugo, 33000
Bordeaux.
Tél. 05 57 95 78 24. Web: www.egone.net.
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Martobre n°11-12, 4e trim. 2001.
La revue littéraire des éditions
de l'Agly se transforme insensiblement en anthologie thématique
avec, pour ce numéro double, le thème «Temps et
mondes
parallèles». L'équipe semble avoir trouvé
là
la solution aux problèmes qu'elle rencontrait encore il y a
quelques
mois et on ne peut que s'en réjouir. Dans un proche avenir c'est
la formule 1 anthologie + 2 n° normaux par an qui est retenue. Les
prochaines anthologies auront pour thème «autres
mondes»
(SF) et «femmes». Au sommaire de ce numéro 11-12:
Alexeï
Bejetsly, Darnaudet, Viviane Sontag, Fabien Tournel, Viviane Etrivert,
Monique Romagny-Vial, Lucile Négel, Victor Parral,
Béatrice
Gaudy, Daniel Teulade, Jonas Lenn, Vital Sram, Raymond Alcovère,
Georges Richardot.
Format: A5, 66 p. ISBN 2-913025-30-7. ISSN
en cours. Prix: 10 Euros + port 1,22 Euros. Abonnement 4 n°: 16,77
Euros. Éditions de l'Agly, 22 rue de la Carreyrade, 66220
Saint-Paul-de-Fenouillet,
France - Web: www.agly-editions.com.
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Le Visage Vert n°11, novembre 2001.
Dans ce numéro onze, le Visage Vert
nous livre un passionnant dossier sur le mythe
historico-littéraire
de la Vierge de Fer. Il se compose de trois nouvelles (Édouard
Dujardin,
Arthur Machen, Max Pemberton) complétées d'une
étude
de Michel Meurger. Le Petit catalogue illustré du fantastique
allemand,
chronique commentée de la littérature de l'étrange
de 1787 à nos jours, dû à Robert N. Bloch, est
certes
infiniment frustrant par sa longue énumération d'oeuvres
pour la plupart introuvables, mais il constitue désormais une
référence
utile et pratique du genre. Quant à la nouvelle qui clôt
le
volume, La Morte fiancée (1812), de Friedrich Laun, elle vaut
autant
par l'intérêt intrinsèque du texte que par son
importance
dans l'imaginaire collectif des Romantiques.
Format: A5. ISSN 1280-7788. ISBN 2-844121-05-5.
Prix au n°: 14 Euros , règlements à l'ordre de Mango
Littérature. Le Visage Vert, Éditions Joëlle
Losfeld,
4 rue Caroline, 75858 Paris Cedex 17, France.
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Édition en ligne.
Le Calcre,
association d'information et de défense des auteurs, vient de
mettre
au point un contrat-type pour l'édition électronique.
Très
complet, il a été rédigé avec le souci
constant
de l'intérêt des auteurs.
Calcre, BP 17, 94404 VITRY Cedex, France.
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Egone et TerreNoire, juillet 2001.
Regain d'activité chez Egone,
l'équipe
de la défunte et regrettée revue bordelaise Rose Noire.
On
y multiplie depuis quelques mois les ouvrages graphiques (recueils,
port
folios). Nous avons reçu tout récemment un ensemble de 6
cartes postales de Miguel Fraley (sans titre), reproductions
soignées
de dessins et gravures sur cuivre dont le maniérisme macabre
n'est
pas dénué d'un humour plutôt sympathique.
Reçu
également Nature Morte, recueil de photographies de
Valérie
Berge, coédité avec TerreNoire. Sous-titré "De la
triste mais véridique destinée des promesses du jardin
d'Eden",
ce recueil N&B propose une étonnante succession de
photographies
de plantes et d'animaux morts. Enfin... bien entendu, il y a plus, bien
plus dans ces amoncellements de légumes au rebut, ces voisinages
improbables de têtes de poulets et d'yeux de bovins (ou d'ovins?)
sur fond de macadam. Valérie Berge joue avec une
discrétion
exemplaire avec les textures, les ombres et les formes pour susciter,
toujours
subtilement, un effet très vite et toujours déçu
de
déjà-vu: à chaque détour de page, la vie
semble
surgir, les structures du vivant semblent s'épanouir, mais c'est
la mort, la putréfaction banale et le hasard de ce qu'on n'ose
reconnaître
comme des compositions, qui s'affirment comme seule
réalité.
D'un point de vue technique, la réalisation du recueil est une
nouvelle
preuve du talent des gens d'Egone.
Recueil de 6 cartes postales de Miguel Fraley
(10,5 x 15 - 2,15 Euros ). Nature Morte, recueil de Valérie
Berge
(16 x 21 cm, 90 p. - 10 Euros ). Prix franco. Egone, 128 cours Victor
Hugo,
33000 Bordeaux. TerreNoire, 2 rue Édouard Millaud, 69004 Lyon.
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L'Aconique n°6, juin 2001.
Nous découvrons avec ce numéro
6 une revue qui, comme son nom l'indique, ne s'embarrasse pas de
circonlocutions
éditoriales: après un éditorial de quelques
lignes,
Roger Avau consacre les 4 pages A4 de ce poésine
sous-titré
«La Cinquième Saison» à des citations,
glanées
ici et là, tournant autour du thème de la mort. C'est
efficace
et étonnant. Citons: «Il est interdit à toute
personne
ne disposant de caveau de décéder sur le territoire de la
commune (arrêté municipal)». «Si vous n'allez
pas aux funérailles des gens, ils ne viendront pas aux
vôtres».
«La nouvelle de ma mort est très
exagérée.»
(Mark Twain). «On l'a oublié. Il n'en finissait pas de
vivre»
(Jacques Canut). «Ha, ha, dit Bosse de Naze, et ce furent ses
dernières
paroles.» (Alfred Jarry). Ayant épuisé les
différents
thèmes qu'il s'était fixé, L'Aconique passera
à
partir du prochain numéro à une formule
«Tout-terrain»,
c'est-à-dire sans thème imposé.
L'Aconique, Rue Martin Van Lier 11, B-1070
Bruxelles, Belgique - Format: A4, 4 p. - Périodicité:
indéterminée
- Abonnement: 6 Euros - Prix au numéro: 1,50 Euros .
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Décès de Pierre-Jean Oswald.
Nous apprenions avec tristesse à la fin de l'année dernière le décès de Pierre-Jean Oswald. Les éditions NéO qu'il avait créées en compagnie de son épouse Hélène à la fin des années 1970, ont permis à plusieurs générations de lecteurs, amateurs de paralittératures, d'accéder à d'innombrables classiques devenus introuvables. La collection «Le Cabinet Noir» (Éd. Les Belles Lettres) fut en 1997 le prolongement naturel et attendu de cette aventure éditoriale. Hélène Oswald nous a appris récemment qu'elle allait poursuivre cette collection. Nous lui souhaitons courage et réussite dans cette nouvelle entreprise.
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Salmigondis n°16, février 2001.
Un tour d'horizon affolant de la production
littéraire et graphique actuelle. Affolant parce
qu'étonnament
complet malgré la diversité des styles: un travail
énorme.
Au hasard du sommaire: Marc Wetzel, Didier Daeninckx, Bill Mayo,
Jean-Michel
Bongiraud... et beaucoup d'autres. Demandez Salmigondis à votre
libraire. Et s'il ne le trouve pas... insistez!
Salmigondis, 2 place de l'Abbaye, 39200
Saint-Claude, France - Format: A4, 66 p. agrafé, couv. bicolore
- ISSN 1274-5200 - Périodicité: trimestrielle - Prix:
4,54
Euros .
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Sur les rayons de la bibliothèque populaire n°5, mars 2001.
Slrdlbp se révèle à
chaque nouveau numéro une mine inépuisable d'informations
indispensables sur la littérature populaire et/ou de
mystère
du siècle dernier. Si vous voulez savoir ce qu'écrivait
Robert
Charroux avant de s'intéresser aux trésors engloutis et
aux
maîtres occultes de l'Humanité, si vous n'avez jamais lu
Le
Meurtre du vélo taxi, Le Cimetière des lépreux ou
Les Sectaires du Boud-dha, procurez-vous au plus vite Slrdlbp!
Les Aventuriers de l'Art Perdu, boulevard
Albert Einstein, Impasse Jean Anouilh, 21000 Dijon, France - Web:
http://www.chez.com/aap/pageAAP.htm
- Format: A4 couv. couleur, 56 p. - Prix: 7,62 Euros .
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Salmigondis n°15, novembre 2000, novembre 2000.
«Parce que chaque genre, chaque mouvance
peut receler des oeuvres créatives et personnelles, Salmigondis
ne fait aucun cas des chapelles pour s'attacher uniquement à ce
qui lui paraît neuf, original, surprenant.» Ce --
déjà
-- 15e n° en est une fois de plus l'illustration, avec plus de 20
auteurs
connus ou inconnus au sommaire, un concours de nouvelles et une
rubrique
de lecture passionnante que le lecteur déçu par
l'indigence
des présentes notules consultera avec profit!
Salmigondis, 2 place de l'Abbaye, 39200
Saint-Claude, France - Format: A4, 62 p. agrafé - ISSN 1274-5200
- Périodicité: trimestrielle - Prix: 4,54 Euros .
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Hématomes Crochus n°8, septembre 2000.
Nouveau numéro pour la dense et dynamique
revue littéraire bizarriste où se mêlent textes de
création, entretiens et notes de lecture. Ces dernières,
toujours étonnamment précises, s'éloignent des
polémiques
inter-revues parfois un peu hermétiques qui avaient
marqué
les derniers numéros.
Hématomes Crochus, 46 boulevard du
Val Claret, 06600 Antibes, France - Web: http://www.multimediane.com/hc
- Format: A5 dos carré collé, 124 p. - ISSN 1297-0397 -
Tirage:
200 ex. - Prix: 40F (6,10 Euros ).
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Rose Noire n°6 (et fin), décembre 1999-janvier 2000.
Magnifique livre-objet, Rose Noire est aussi
une réflexion approfondie sur l'homme à travers ses
productions
artistiques, surtout les plus extrêmes. Sous un emboîtage
gris
et or sur fond crème (splendides photo-montages mettant en
évidence
un remarquable travail sur les textures), R.N. c'est encore: un cahier
A4 horizontal dos carré de 50 p. abondamment illustré;
une
série de 18 planches sur papier couché d'oeuvres
d'artistes
contemporains en rapport avec le sujet traité (ici, le suicide);
un journal de 8 p. (28 x 40 cm) où les artistes en question sont
invités à parler de leur oeuvre et où les
rédacteurs
livrent en outre une copieuse revue de presse de l'année
écoulée;
et enfin un CD du groupe Rrupt (Indus).
Au sommaire: Goran Bertok, Alain Margotton,
Gérard Trignac, Françoise Duvivier, Sibylle Ruppert,
Ambre
& Lionel Tran, Valérie Berge, David Chapuis, Thomas Foucher.
Quelques critiques (mineures !) pour tempérer
tant d'enthousiasme: sur le fond, l'universitaire sera sans doute
désorienté
par l'absence de bibliographie et de références
précises;
sur la forme, la surabondance graphique nuit parfois à la
lisibilité
de l'ensemble. Enfin, il est dommage de faire voyager de si belles
réalisations
dans de simples enveloppes papier qui ne suffisent pas toujours
à
nous les faire parvenir en parfait état. La revue s'arrête
(une cessation mûrement réfléchie), mais la Rose
Noire
poursuit ses activités, dans un premier temps à travers
une
exposition itinérante. À suivre, avec
intérêt...
Format: A4 (entre autres!). Annuel. ISSN
1261-4297. Tirage: 1000 ex. Prix au n°: 50F (7,62 Euros ).
Certains
anciens n° sont encore disponibles. Rose Noire, 128 cours Victor
Hugo,
33000 Bordeaux, France - Web: http://www.cyberdeck.com/rosenoire/.
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Hématomes Crochus n°7, mars 2000.
Sous-titrée Revue Littéraire
Bizarriste, H.C. consacre un large quart de ses pages bien remplies
à
une revue de presse sans concession où les injures et
l'anti-copinage
sont de rigueur. Des critiques parfois outrées mais qui
paraissent
souvent, sur le fond, relativement justifiées. Un parti pris de
«démolisseurs» qui n'enlève rien au
sérieux
et à la passion qui animent visiblement les rédacteurs.
Les
trois autres quarts de la revue sont consacrés aux textes
d'écrivains
contemporains, connus ou inconnus, lesquels sont invités
à
se présenter et à préciser leur rapport au sujet
traité
(ce n° est un spécial érotisme) dans des petits
appendices
intitulés «Libre-Parole».
Format: A5, 112 p. Semestriel. ISSN 1279-0397.
Tirage: 200 ex. Prix au n°: 40F (6,10 Euros ). Abonnement:
105F
(16,01 Euros ). Hématomes Crochus, 278 avenue de Fabron, 06200
Nice,
France.
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Martobre n°5, janvier 2000.
Le retour de la revue des Éditions
de l'Agly, après une cessation de parution (presque)
annoncée.
Martobre, avec sans doute une périodicité réduite,
s'affirme désormais revue de littérature à
tendance
fantastique. Un fantastique éclectique, qui va d'une SF
poétique
(«Images» de Arthur Z. Balogh) à un fantastique
teinté
de surréalisme («Célibataire endurci» et
«Journal
infime» de Gilles Bailly) ou contemporain («Le
Portable»
de Bernard Kieken). Également au sommaire: Lucile Négel,
Gilbert Millet, Matthieu Baumier, Evguéni Schwartz (traduit du
russe
par Lucile Négel), Nathalie Potain, Béatrice Gaudy,
Jacques
Canut, Gérard Lemaire, Éric Dejaeger.
Format: A5, 46 p. ISBN 2-913025-17-X. ISSN
en cours. Prix au n°: 30F (4,57 Euros ) + 5F (0,76 Euros )
de
port par n°. Abonnement 4 n°: 100F (15,24 Euros ).
Éditions
de l'Agly, 22 rue de la Carreyrade, 66220 Saint-Paul-de-Fenouillet,
France
- Web: http://www.agly-editions.com.
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Le Visage Vert n°8, avril 2000.
L'équipe du Visage Vert poursuit avec
constance et talent, sous la direction de Xavier
Legrand-Ferronnière,
son entreprise salutaire de redécouverte des trésors de
la
littérature fantastique et insolite mondiale. Parmi les
heureuses
surprises de cet opus citons le magistral «Benlian»
d'Oliver
Onions, étonnante et très personnelle variation sur les
thèmes
de la possession, de la création artistique et de la folie, ou
les
réjouissants contes absurdes de Catulle Mendès. On
pourra,
sous forme de clin d'oeil amical, adresser au Visage Vert le reproche
inverse
de celui que nous adressons plus haut -- tout aussi amicalement --
à
Rose Noire. La surabondance de notes et notules, de gloses et de
commentaires
suscite parfois chez le lecteur une certaine frustration: dans ces
études
à mi-chemin entre la note et l'essai, les intervenants citent
indifférement
des sources contemporaines accessibles et des sources anciennes,
notoirement
introuvables. Dans ce dernier cas, des extraits seraient parfois
souhaitables.
Pourtant, ne boudons pas notre plaisir: le référencement
systématique et cohérent des sources utilisées,
les
biobibliographies scrupuleuses qui accompagnent chaque oeuvre, font de
cette revue un modèle du genre.
Le Visage Vert: un parangon de néguentropie
littéraire.
Format: A5. ISSN 1280-7788. ISBN 2-844120-48-2.
Prix au n°: 90F (13,72 Euros ). Abonnement 2 n°: 180F
(27,44
Euros ) règlements à l'ordre de Mango Littérature.
Le Visage Vert, Éditions Joëlle Losfeld, 4 rue Caroline,
75858
Paris Cedex 17, France.
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Les Hésitations d'une mouche.
Après 3 ans d'existence et 70 auteurs
publiés, la mouche semble toujours aussi vivace: auteurs de
nouvelles,
chansons, récits de voyage, textes d'humour sont les bienvenus
dans
cette entreprise sympathique.
Format: A4, 16 p. ISSN 1284-2710. Prix au
n°: 10F (1,52 Euros ). Les Hésitations d'une mouche,
21 Le Parc Saint-André, 33360 Cénac, France.
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Où elles vivent à présent, recueil de Roland Fuentes, février 2000.
L'infatigable co-rédacteur de la revue
Salmigondis (voir notre précédent n°) a publié
en 2 ans 5 recueils de nouvelles. Le texte éponyme du
présent
opuscule est très représentatif du style si particulier
de
l'auteur: en empruntant par petites touches au fantastique et à
un non-sens ténu, Roland Fuentes construit, l'espace de quelques
pages, des univers improbables qu'on reconnaît pourtant,
finalement,
comme vaguement familiers à des détails imperceptibles
(un
geste, un bruit, un chuchotement). Un déjà-vu qui n'est
pas
véritablement inquiétant mais plutôt intrigant: la
page tournée, le livre refermé, les personnages
s'attardent
dans notre mémoire qu'ils ont su agacer par leur
familiarité
contenue.
Format: 10,5 x 19 cm, 28 p. Texte imprimé
sur vergé, jaquette vélin à rabats avec impression
bicolore. ISBN 2-913901-01-8. Prix: 35F (5,34 Euros ).
Éd.
Orage-Lagune-Express, 30 rue Pierre Dupont, 01100 Oyonnax, France -
Web:
http://www.chez.com/oragelagun/.
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Littérature populaire.
Signalons sans plus tarder les enthousiasmants
travaux de l'association dijonnaise Les Aventuriers de l'Art Perdu,
tout
entière dévolue aux arts populaires: créée
en 1993, cette association a pour but l'étude des arts
populaires
faisant l'objet d'une diffusion de masse: littérature et
cinéma
populaires (policiers, aventures, science-fiction, fantastique,
espionnage,
humour, etc.), bande dessinée, roman-photo, séries et
films
tv, illustrations, affiches, musique (dans la mesure où elle se
rattache à l'un de ces domaines, comme la musique de film par
exemple),
etc...
Parmi ses multiples productions:
Sur les Rayons de la Bibliothèque
Populaire (prix au numéro: 50F (7,62) port compris): Cette revue
au format A3, sous couverture couleurs (et quelles couleurs !),
comporte
56 pages bien remplies où vous trouverez tout ce qu'il faut
savoir
sur les auteurs et éditeurs qui ont fait la littérature
populaire
du xxe siècle. Parmi les incontournables citons les
éditions
Ferenczi et leurs collections «Police», «Voyages et
Aventures»,
«Mon Roman d'Aventure» ou «Le Petit Roman Policier
Complet».
Chaque titre fait l'objet d'un commentaire-résumé
accompagné
d'une courte biobibliographie de l'auteur qui donne envie de lire --
après
les avoir dénichés chez un bouquiniste --
L'Expérience
du docteur Horner de Maurice Perot, La Mort aux ongles longs de Gilles
Hersay, Robotville, la mystérieuse cité ou Les
Hommes-serpents
de Maurice Limat. C'est une saine érudition qui se dégage
de ces pages: loin de céder à un collectionnisme
pathologique
et stérile, les chroniqueurs de Sur les Rayons de la
Bibliothèque
Populaire n'hésitent pas à appeler un nanard un nanard...
C'est un hommage appuyé et mérité qui est ici
rendu
aux auteurs aujourd'hui bien oubliés de cette littérature
qui a toujours nourri notre imaginaire collectif. À
découvrir
absolument.
L'Écho du Canon (Prix au numéro:
50F (7,62) port compris): Plus qu'un lieu d'interminables commentaires,
gloses ou exégèses du corpus doylien, L'Écho du
Canon
se veut une fenêtre ouverte sur la «galaxie Sherlock
Holmes»
et sur l'ensemble des oeuvres, anciennes ou récentes, qui
contribuent
à perpétuer le mythe du plus grand détective de
tous
les temps, que ce soit à travers la littérature, le
cinéma,
la télévision, la bande dessinée, l'illustration
ou
d'autres moyens d'expression.
Les Aventuriers de l'Art Perdu, 4 rue du
Pr Robert Debré, Les Allées Mallarmé, Bât.
B5,
Esc. B, 21000 Dijon, France. - Web: http://www.chez.com/aap/pageAAP.htm.
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Salmigondis n°11, septembre 1999.
Salmigondis est résolument consacré
à la création: on y écrit (nouvelles,
poèmes)
et on y dessine (dessins, bd) avant tout. Si l'on y chronique, c'est
avec
sobriété et pertinence. Signalons l'intéressante
rubrique
«Histoires bonsaï» (des textes très courts de
quelques
centaines de mots). Au sommaire de ce n°11: Jean-Pierre Andrevon,
Matthieu
Baumier, Frédérique Becquet, G.O. Chateaureynaud,
Christian
Cottet-Emard, Bianca Dorato, Bruno Ehret, Fabrice Fosse, Mathias
Gosselin,
Sylvain Guesdon, Gérard Lemaire, Gilbert Millet, Jean-Jacques
Nuel,
Michel Perdrial, Russo, Rózsa Tatár, Éric Verteuil.
52 p. Revue trimestrielle de littérature.
ISSN 1274-5200. Prix au numéro: 24F (3,66 Euros ).
Abonnement
1 an / 4 numéros: 90F (13,72 Euros ). Abonnement 2 ans / 8
numéros:
175F (26,68 Euros ). Salmigondis, 2 place de l'Abbaye, 39200
Saint-Claude,
France. - Web: http://www.bigfoot.com/~salmigondis.
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L'Alambic n°0, été 1999.
Atypique, nécessaire et gratuite,
destinée aux curieux amateurs de littérature, verte et au
format A4, cette feuille littéraire de 4 pages arrivera chez
vous
contre une enveloppe A5 timbrée et libellée que vous
aurez
pris soin d'envoyer à L'Alambic c/o L'Esprit des
péninsules,
21 rue du Grand-Prieuré, 75011 Paris. Pour vous inabonner plus
durablement,
envoyez-en plusieurs.
Nombrilisme et copinage sont ici proscrits
d'entrée: l'objectif est d'offrir de l'information -- celle qui
circule de bouche à oreille dans les cercles initiés --
à
tous ceux qui, peu ou prou, s'inquiètent de la
littérature:
auteurs à la retourne, messies en mie de pain et revuistes
précocement
gâteux, passez au large ! Si vous aimez Gabriel de Lautrec,
Francis
de Miomandre, Yves Martin, si une marginalité bien
tempérée
n'est pas pour vous déplaire, hâtez-vous de vous procurer
l'un des 250 exemplaires du n°0, paru cet été.
Avis!
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Verrières n°2, octobre 1999.
Verrières est la revue du Centre
Régional
du Livre de Franche-Comté. Plus que l'inévitable vitrine
des activités régionales (et/ou de celles de
l'équipe
rédactionnelle) Verrières est tout d'abord, pour l'oeil
et
la main, un objet plaisant qu'on sent pensé et maquetté
avec
soin mais sans ostentation. C'est ensuite, bien sûr, une source
d'informations
pertinentes sur l'actualité littéraire, mais c'est aussi
et surtout un lieu de réflexion ouvert dont on comprend avec
plaisir
qu'il est relativement étranger au sectarisme un peu snob des
habituelles
productions institutionnelles.
120 p. ISBN 2-913474-01-2. ISSN en cours.
Prix au numéro: gratuit + 16F (2,44 Euros ) de port par
numéro.
CRLFC, 2 avenue Gaulard, 25000 Besançon, France.
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Martobre n°4, octobre 1999.
Martobre annonce avec ce quatrième
numéro sa probable cessation de parution par manque de lecteurs.
Martobre n'est pourtant que la partie émergée de
l'iceberg:
l'équipe de l'Agly multiplie avec constance les sorties dans
tous
les domaines de la littérature contemporaine. Infirmez ce sombre
pronostic en vous procurant sans tarder cette revue qui mérite
un
autre sort.
48 p. ISBN 2-913025-14-5. ISSN en cours.
Prix au numéro: 30F (4,57 Euros ) + 5F (0,76 Euros ) de
port
par numéro. Abonnement 4 numéros: 120F (18,29 Euros ).
Éditions
de l'Agly, 22 rue de la Carreyrade, 66220 Saint-Paul-de-Fenouillet,
France.
Web: http://pro.wanadoo.fr/agly.editions.
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Martobre n°3, juillet 1999.
Au sommaire de ce N°3: Lucile Négel,
Béatrice Gaudy, J. Alizia Galine, Daniel Meunier, Marie-France
Delestre,
Titou Sauvêtre, Gérard Lemaire, Jean-François
Pollet,
Jean-Paul Gavard-Perret.
48 p. ISBN 2-913025-13-7. ISSN en cours.
Revue trimestrielle de littérature. Prix au numéro: 30F
(4,57
Euros ). Abonnement 4 numéros: 120F (18,29 Euros ).
Éditions
de l'Agly, 22 rue de la Carreyrade, 66220 Saint-Paul-de-Fenouillet,
France.
Forfait port: France 10F (1,52 Euros ) - Étranger 15F (2,29
Euros
).
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Création des éditions de l'Oxymore, 1999.
Création d'une nouvelle maison
d'édition
consacrée à la littérature fantastique: les
éditions
de l'Oxymore. Son équipe dirigeante a fait ses premières
armes dans le fandom au sein de l'association Cercle d'Études
Vampiriques,
publié pendant quatre ans la revue Requiem et organisé en
1997 une convention française autour du Centenaire Dracula. Les
éditions de l'Oxymore publient fictions et essais dans le
domaine
du Fantastique, de la Fantasy et de la Science-Fiction (éditions
à tirage limité et numéroté).
Oxymore, 5 rue Jacques d'Aragon, 34000 Montpellier,
France. - http://www.oxymore.com.
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Requiem n°9, hiver 1998-99.
Une mine d'informations
référencées
sur le mythe du vampire, ses prolongements littéraires et
cinématographiques,
ainsi que des textes d'auteurs contemporains. Sobre et passionnant.
68 p. ISSN 1273-2699. Prix au numéro:
40F (6,10 Euros ). Abonnement 4 numéros: 150F (22,87
Euros
). Oxymore, 5 rue Jacques d'Aragon, 34000 Montpellier, France. -
http://www.oxymore.com.
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Chasseurs de rêves n°4, été 1999.
Splendide travail de mise en pages pour le
prozine de référence de la SF/Fantasy actuelle. Au
sommaire
de ce N°4: dossiers thématiques (les films d'animation, les
mondes engloutis, les privés du XXIe siècle), entretiens
(Dan Simmons, Turf, Lebeault, Laloux).
50 p. ISSN en cours. Prix au numéro:
30F (4,57 Euros ) + 5F (0,76 Euros ) de port. Mickaël
Ivorra,
96 rue Lamarck, 75018 Paris, France. -
http://www.chez.com/dreamchasers.
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Verrières n°1, mai 1999.
Revue du Centre Régional du Livre
de Franche-Comté. Textes de Claude-Louis Combet, Odile
Massé,
William Cliff, André Beucler. Très bel objet... utile et
agréable.
178 p. ISBN 2-913474-00-4. ISSN en cours.
Prix au numéro: gratuit + 16F (2,44 Euros ) de port.
CRLFC,
2 avenue Gaulard, 25000 Besançon, France.
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Fin de siècle à rebours: le retour des papivores.
Où le lecteur (re)découvre
ce sentiment si particulier, si malaisé à définir
qu'on nomme nostalgie de l'inactuel... (si, si).
Rappelons-nous l'époque où,
mystérieux, Norbert Gaulard promenait furtivement sa silhouette
de Sâr Mérodack entre Auxonne et Besançon (en
passant
bien évidemment par Dole), annonçant avec des airs de
conspirateur
la préparation d'un fascicule alors intitulé Le
Château
hermétique. Si le Château n'a finalement jamais
baissé
pont-levis, nous retrouvons quelques années plus tard Norbert,
en
compagnie de Xavier Legrand-Ferronière, dans un entreprise
étrangement
parallèle dont la concrétisation coïncide, presque
jour
pour jour, avec la sortie du N°3 de notre Codex Atlanticus. Depuis
le 15 novembre 1995, on peut en effet se procurer Le Visage Vert, cette
«revue entièrement consacrée au fantastique,
à
la littérature de mystère et à l'anticipation
ancienne»
pour reprendre le texte du charmant petit feuillet qui en annonce la
parution.
Au sommaire du N°1: Ann Radcliffe/Arsène
Houssaye: La Trépassée, ou le Château de Nebelstein
(supercherie, 1842) -- Adolfo Bioy Casares: Prologue à
l'Anthologie
de la littérature fantastique (1941) -- Mary Shelley: La
Demoiselle
invisible (nouvelle inédite, 1832) -- Valerius le
ressuscité
(nouvelle inédite, 1819) -- Gabriel de Lautrec: Le Bocal vert
(nouvelle,
1898) -- Raphaël Landoy: L'Âme verte (nouvelle, 1900) --
Mary
L. Bissell: L'Antédiluvien (nouvelle américaine de 1870)
-- William Butler Yeats: Rosa Alchemica (nouvelle, version du Savoy,
avril
1896) -- Robert Barr: Le Grand Mystère de Pégram
(pastiche
de Sherlock Holmes, 1894). Un fascicule de format 17 x 24, 156 p.,
nombreuses
illustrations N&B -- 70 FF + 15 FF.
Le Visage Vert est, jusque dans sa mise
en pages (scrupuleuse reproduction de la sévère et
bodoniesque
typographie des Revue Blanche et autres Revue des Deux Mondes), un
manifeste
d'antiquaires en même temps qu'un monument d'érudition.
Rien
n'est laissé au hasard, tout est dit sur les textes
présentés,
leurs auteurs, dans des notes bio-bibliographiques dont le volume
représente
parfois 5 à 6 fois celui du texte proprement dit. L'entreprise a
ceci de paradoxal que nous voilà sans doute à
présent
plus renseignés sur les textes et les auteurs en question que la
majeure partie de leurs lecteurs de l'époque.
Autre publication du Visage Vert, une Bibliographie
des oeuvres d'Arthur Conan Doyle traduites en périodiques
1894-1914,
par Jean-Luc Buard, l'incontournable et incollable
archiviste-paléographe
de la littérature populaire & de mystère. Au
sommaire:
Introduction -- Liste chronologique des traductions publiées en
périodiques (1894-1914) -- Index des périodiques -- Index
des titres -- Essai de chronologie des éditions originales et
des
principales rééditions (1896-1910) -- Index des
illustrateurs
(livres et périodiques) -- Index bio-bibliographique des
traducteurs
(livres et périodiques). Un fascicule de format A4, 50 p., une
illustration
en couleur, nombreuses illustrations N&B -- 60 FF + 15 FF de frais
de port. Programme 1996: Le Visage Vert N°2, Nouvelles de
E.G.Bulwer-Lytton
-- James Hogg -- Sheridan Le Fanu -- H.H.Ewers -- Silas Weir Mitchell
--
Richard Middleton -- André Couvreur. Le Visage Vert N°3,
Nouvelles
de Petrus Borel -- Mary Shelley -- Comte Dalbis -- Mary Wilkins --
Barry
Pain -- John Polidori -- Louis Bailleul -- Alphonse Le Mire -- Jean
Bréchal
-- Raphaël Landoy -- Pierre Mille. Ces sommaires sont
donnés
sous réserves.
Souscription pour les deux numéros:
200 FF (port compris). Tout paiement par chèque bancaire
à
l'ordre de Xavier Legrand-Ferronnière.
Contact: Xavier Legrand-Ferronnière,
38 avenue du Maréchal-Joffre, 92190 Meudon.
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La Revue du Chat Noir n°7.
Contrairement au Visage Vert, le Chat Noir
ne s'intéresse pas exclusivement à l'archéologie
littéraire
et, à l'exception d'une nouvelle en page centrale, ne propose
que
des chroniques de livres récents. Pourtant, quelque chose les
rapproche,
qui réside sans doute dans le choix des ouvrages
chroniqués,
qui ne doit pas grand chose à l'actualité et beaucoup
à
l'arbitraire des auteurs, ce qui rend la revue plutôt
sympathique.
Sans doute la mise en page résolument inactuelle du Chat n'est
elle
pas étrangère à ce sentiment: en première
de
couverture, W.W.Collins jette depuis un médaillon ovale un
regard
équivoque sur les petites filles perverses de Nadine Montfils...
16 pages, format A4) sous-titrée
«Bouquins d'hier et d'aujourd'hui, poésie,
fantastique»
(et parfois aussi «trimestriel en retard»).
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Solaris n°115.
Muriel Martin analyse très finement
l' «héritage» lovecraftien, parvenant à des
conclusions
comme celles-ci: «L'intervention de Derleth peut se
résumer
à une vaste tentative de systématisation, de codification
et de normalisation du texte post-Lovecraft, alors que l'imaginaire et
la pratique littéraire de Lovecraft visaient
précisément
à éviter ces penchants»; «D'emblée ces
auteurs abandonnent la création d'atmosphère, pourtant le
critère essentiel pour Lovecraft. On la remplace par un
schéma
mécanique, selon lequel le recours à une
réalité
littéraire pré-existante évoque un décors
déjà
connu du lecteur [...]. Et le schéma Bien/Mal se substituant au
déséquilibre cosmique, le texte derlethien devient
rassurant,
alors que le texte lovecraftien se voulait déstabilisant».
48 pages, format A4. Contact: Joël
Champetier, 830 Thériault, Gallix (QC) G0C 1L0, QUÉBEC,
CANADA.
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Création de la revue Bifrost.
Les Éditions du Bélial' annoncent
la parution de Bifrost (100 pages, A5, 2000 ex.) consensuellement
sous-titré
«Un pont sur les univers de la Science-Fiction, du Fantastique et
de la Fantasy». Contenu annoncé: textes d'auteurs
francophones
confirmés ou non, critique de nouveautés choisies (BD,
romans),
actualité, fandom. Bifrost fait appel aux collaborateurs,
écrivains
comme dessinateurs (textes rémunérés au tarif d'un
centime/signe, sans thème donné mais dans la mesure
où
ils s'inscrivent dans le cadre des littératures de l'imaginaire
et n'excèdent pas les 100.000 signes; dessins couleur ou
N&B).
Un service de P.A. est même prévu.
Contact: Éditions du Bélial',
57 rue Grande, 77250 Moret-sur-Loing.
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Parallèles n°2.
Reçu le N°2 (64 pages, format
A4) de la revue à thèmes Parallèles,
«Précis
de l'imaginaire» elle aussi consacrée à la triade:
fantastique, science-fiction, Fantasy. Chaque N° regroupe articles
de fond, actualité et critiques de livres concernant le
thème
traité. Signalons notamment pour ce N°2 (La cité) un
article très documenté de Daniel Walter, «De
l'utopie,
de la dystopie et de ce qu'elles sont devenues». La mise en pages
est relativement sobre malgré les très nombreuses
illustrations
et reproductions, ce qui devient relativement rare dans le domaine si
l'on
excepte peut-être les inévitables crânes et autres
flambeaux
de catacombes qui encombrent les sommaires de fanzines F&SF depuis
des décennies... Abonnement: 80F (60F+20F de port), 40F (30F+10F
de port) le N°. Le N°1 est encore disponible (thème:
«Le
mythe»; auteurs: H.P.Lovecraft, I.Watson, J.R.R.Tolkien; une
étude
sur J.L.Borges). Le troisième N° annoncé aura pour
thème
«Les contrées imaginaires» et les collaborations
(critiques,
nouvelles, illustrations) doivent parvenir à la revue avant
l'été.
Parallèles, 6 rue Branda, 29200 Brest.
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Trois étoiles noires.
Nous sommes heureux de cette prolifération
de romans inutiles, de métaphysiques d'opérette, car
alors
nous ne pourrions ni pester, ni aimer. Le fumier qui déborde des
journaux, des livres, n'existe que pour faire naître les quelques
pépites disséminées dans les marges. Voilà
trois étoiles noires qui ont décidé
d'apparaître
dans le jour glauque de la nouveauté.
Jean-Claude Pirotte serait un empailleur
de soleil que ça ne m'étonnerait pas. Les matins
frêles
doivent le trouver desséché. Inconsolable, l'aube lui
propose
alors ses nuages trop gris, tandis qu'un rire de femme sonde encore sa
nuit. Pirotte est un véritable conteur, à la
manière
d'un André Dhôtel, dont le plus beau texte d'ailleurs des
Récits
incertains lui est dédié. Mais un conteur impossible
à relever puisque l'EDF ou Étude Du Fantastique ne
saurait
dire la teneur exacte du sombre banquet qu'il nous offre. D'une
solitude
à toute épreuve, celle de la photographie mentale,
où
la brume, le reflet du jour sur un étain, une pipe, nous en
disent
plus qu'un dialogue philosophique sur l'être et la
lumière,
voilà un homme capable d'enchanter les coins les plus obscurs de
la vie: le noir y rayonne à chaque mesure du temps, et le vieux
carillon de l'âme égrène des mots à la
recherche
d'une ancienne réalité toujours à venir. Des
traces
laissées dans ma mémoire par ces récits, je vois
l'ombre
d'un homme occupé à mettre le soleil en bouteille. Le
fantastique
nouveau est arrivé.
«Un homme qui ne fournit pas sa part d'histoires
sinistres de nos jours ne semble guère être quitte envers
la république des lettres». Jean Rousselot a dû
faire
sienne cette maxime de Leigh Hunt en écrivant Désespérantes
Hespérides. Sinistre, comme une attaque en règle
contre
la vie, mais de cette vie dont le degré de pourrissement chez
les
êtres n'a d'égal que l'allégeance dont ils font
montre
envers les maîtres du savoir-nuire: patrons véreux
(«Le
trou»), aristocrates déliquescents («Celle qui
régnait»),
médecins impitoyables («Les bobos»), ombre trop
charmante
pour ne pas être celle de la mort («L'homme en
gris»),
le tout empaqueté dans le papier du sordide, cadeau
grinçant
et sans avenir puisque chacun est mort avant d'être né...
«Si nous tenons à ce qu'il soit Nous pouvons toujours
fabriquer
des preuves De son existence...» écrit Rousselot dans
«Variations
sur le seul thème», poèmes parus dans Poésie
87 chez Seghers. N'est-ce pas là le fondement même de
toute littérature? Sauf qu'ici, les preuves sont trop
accablantes
pour appartenir au monde réel. C'est peut-être ce qu'on
appelle
le merveilleux, mais un merveilleux dont
«l'ébriété
nous serait prodiguée par la pourriture noble du temps».
Entre
Hermine et Vermine, Rousselot n'a pas choisi, mais les deux soeurs ont
dû regarder au-dessus de ses épaules quand il
écrivait.
La meilleure façon de s'atteindre c'est de devenir sa propre
cible,
d'élaborer ces cercles concentriques qui, du plus grand au plus
petit, cernent l'esprit jusqu'au point ultime de la piqûre.
Pour Jean-Marc Tisserant la piqûre
serait encore trop douce. Alors, parlons de morsure où les
venins
les plus mortels, les crocs les plus acérés, la charpie
éhontée
de ce qu'on appelle la vie, finiraient par être
apprivoisés,
domestiqués par une écriture en bonne et due forme. Mais,
ne nous y trompons pas, sous l'apparente facilité de
composition,
c'est la décomposition qui filtre, l'ennui révolté
devant le théâtre insipide du monde qui garde
malgré
tout la perspective enivrante de ses coulisses où Tisserant se
promène,
le front embué de grisaille, sous un projecteur couleur de sang
qui lui est réservé. Ponctuées par Huysmans,
Villiers,
Mirbeau, Schopenhauer ou Nietzsche, il ne pouvait y avoir d'autre
alternative
pour ces nouvelles que de s'offrir le luxe de l'humour noir, de la
folie
éclairante et d'une rage érémitique dont
procède
tout écrivain enfermé sur une planète
abîmée,
abiotique, mais ouverte à tous les espaces possibles. Et si
Tisserant
exhibe souvent l'écrivain comme un machiavélique
entremetteur
décidé à tordre des destins trop évidents,
chacune de ses nouvelles est une vague noire qui n'a pour écume
que ses lointains crachats dont l'effet de boomerang doit
désaltérer
sa bouche dédaigneuse.
Récits Incertains, Jean-Claude
Pirotte (Le temps qu'il fait, 1992). Désespérantes
Hespérides,
Jean Rousselot (Amiot-lenganey, 1993). Terrenoire, Jean-Marc Tisserant
(Éditions de la différence, 1994).
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La Neige de saint Pierre (Leo Perutz).
Le 2 mars 1932, Georg Friedrich Amberg, jeune
médecin
récemment engagé par le baron von Malchin pour soigner
les
paysans de son village de Morwede, émerge d'un long coma dans un
hôpital d'Osnabruck en Westphalie. A peine les terribles
événements
des cinq dernières semaines lui sont-ils revenus en
mémoire
qu'il s'enquiert, auprès de l'infirmière et du
médecin-chef,
du baron, de Bibiche, sa bien-aimée menacée de mort, de
la
révolte, mais on lui rétorque qu'il divague, qu'il a tout
simplement été renversé par une voiture. Or Georg
reconnaît parmi les infirmiers les protagonistes du drame qu'il a
vécu à Morwede... Cauchemar? Délire? Conspiration?
Étayés par la structure «policière» du
récit, les thèmes chers à Perutz ne tardent pas
à
apparaître: manipulation de l'Histoire, précarité
de
la frontière entre raison et folie, aveuglement de l'homme qui
cherche
à faire et à comprendre sa propre histoire. Fable trop
transparente
en pleine ascension du nazisme, la Neige de saint Pierre, oeuvre d'un
juif
praguois d'origine espagnole, fut interdite peu après sa sortie
en 1933.
Il s'agit de la première publication en France
de sa traduction intégrale.
St. Petri-Schnee, Traduit de l'Allemand par
Jean-Claude
Capèle, Éd. Fayard, 89F.
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Arte.
Arte dérange? Oui, sans doute, si l'on
considère
que la majeure partie des émissions de la chaîne
franco-allemande
souffrent d'être regardées pour elles-mêmes. Elle
dérange
car elle demande plus qu'elle n'offre; rompant ainsi avec la
récente
tradition d'un audio-visuel parégorique qui terrifie à
juste
titre Alain Finkielkraut en instituant la télévision en
une
cure hypnotique à la grisaille des jours. Des émissions
en
V.O. dérangent les habitués des nauséeuses
soap-productions
américaines en série, qui se croient initiés aux
subtilités
socioculturelles d'une côte ouest fantasmée par la
grâce
d'une V.F. trop bien rodée. L'absence de publicité
déroute
sans doute les vessies trop bien réglées des enfants de
la
culture pub. Quand aux vertus toniques des flashes multicolores dont
s'accompagnent
les annonces de foire par lesquelles le téléspectateur
prend
connaissance des programmes du soir, elles ont sans doute
échappées
aux responsables d'Arte. Faute d'assurer ce constant feedback des
repères
fluctuants de la normalité urbaine contemporaine, Arte est tout
sauf gratifiante. Le téléspectateur d'aujourd'hui souffre
trop de ne pouvoir, en permanence, confronter le personnage social
qu'il
édifie laborieusement aux innombrables modèles que lui
offrent
spots publicitaires, animateurs souriants et candidats millionnaires
contractés.
Ce stress essentiel, Arte en est dépourvue. L'odieuse
auto-justification
par le plébiscite passif de l'audimat ne saurait masquer les
enjeux
des médias du proche avenir, où la
télévision
sous sa forme actuelle, linéaire, statique et monolithique ne
jouera
sans doute plus aucun rôle. Dans le cours temps d'antenne qui lui
est imparti Arte est sans doute le media le plus proche actuellement de
ce qui pourrait voir le jour tant du point de vue de
l'éclectisme
que de la sobriété sur ce type de support. Encore une
fois,
ses émissions souffrent d'être regardées pour
elles-mêmes.
Ce grand club du troisième âge qu'est
devenue
la France urbaine, bougonne de voir ainsi bousculées ses tristes
habitudes. Et alors?
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La Colline des rêves (Arthur Machen).
Dès son enfance, Lucian, imaginatif et solitaire, fait des forêts et des collines entourant le presbytère de son père, le lieu de ses errances. Il découvre un fort romain abandonné qui sera, par un après-midi torride, le cadre de visions fulgurantes qui ne cesseront plus de l'habiter. Sa pauvreté l'empêche d'aller à l'université, au grand chagrin de son père. C'est alors qu'il commence à écrire un livre qu'il considère comme son Grand Oeuvre. Une nuit d'été, égaré, à bout de forces, il est secouru par Annie, la fille d'un fermier, qui a déjà cristallisé ses rêveries amoureuses et à qui il dédie ce livre. Puis tout bascule. Les couleurs dont il orne son ouvrage dans une débauche de symboles qu'il comprend encore mal - rouge sang (on songe à la rose alchimique de Yeats) or (on pense à la Golden Dawn) - se teintent de gris sale. Tout chute inexorablement. Une formidable entropie des sens saisi Lucian qui croit encore pouvoir écrire, reclus à Londres comme le fut Machen lui-même. Froid, solitude, et des rencontres vides comme cette femme livide dans la foule des ivrognes tristes qui chantent dans le brouillard.
The hill of dreams, traduit de l'anglais par
Bernadette Nodinot. ed.Terrain Vague, 120F. La Colline des
rêves
a été publié pour la première fois en
Angleterre
en 1907. Il y a été réédité en 1922.
Sa dernière parution remontait à 1954.
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L'Image.
Vouloir être en phase avec son époque pourrait s'apparenter avec un désir d'être en accord avec l'immédiateté visible. Toutefois, rien ne prouve que ce qui est facilement accessible aujourd'hui ne découle pas de l'inertie d'une époque antérieure, bel et bien révolue. Les systèmes de cohérence sociale, la mode, les arts, les croyances et aspirations liées aux systèmes médiatiques, sont incapables d'émettre des solutions dépassant le court terme. Les médias actuels ne favorisent que l'image immédiate et l'instantané révélateur, interface tendancieuse entre le monde et les hommes. Et cette indécidable oscillation est peut-être sa vérité ultime.
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Lord Dunsany, le conteur ébloui.
Au commencement était la légende. Et l'homme se désigna comme ultime aventure. Sa pensée circula comme les étoiles, et le jour et la nuit se greffèrent au bourgeon qu'il était. Déjà. Les dieux furent inventés comme une autre peau nécessaire pour affronter l'inconnu. Mais l'homme dégaine toujours le premier. Les balles perdues de cette histoire, sans cible, ou sensible, rayonnent encore aujourd'hui. La publication de Merveilles et Démons de Lord Dunsany, traduit par Julien Green, en est la preuve. Il aura fallu soixante-dix ans1 pour qu'une telle oeuvre vienne, pour ceux qui ne connaissent pas l'anglais, c'est un peu mon cas, enluminer le paysage quelque peu désolé de la littérature fantastique de notre temps. Enluminer, je ne vois guère d'autre terme pour désigner la richesse de ces histoires finement développées dans un exotisme tout intérieur, où des cités perdues aux noms barbares s'allument dans les mille et une nuits du merveilleux, où des légendes prennent naissance alors même qu'elles ont l'air de venir d'une époque très lointaine. Ici, l'Orient et l'Occident frappent aux portes de l'imaginaire, l'inquiétude toute européenne de la mort flirte avec la recherche de la plénitude comme dans ce curieux conte Là où les marrées vont et viennent, plénitude assouvie avec la disparition du dernier homme et où les oiseaux, messagers des dieux, élèvent en chantant l'âme du conteur enfin dégagé de sa gangue fangeuse, ces oiseaux dont les chants en effet dans certaine légende celtique réveillent les morts et endorment les vivants. Prisonnier de la terre, homme libre de la parole, Dunsany traverse les minarets, les déserts, Londres, ou la nature avec l'aisance du voyageur sans fatigue qui ne verrait du monde qu'un seul paysage, fragmenté par la présence de l'homme et de la femme, et dont l'histoire serait toujours la même: y a-t-il une beauté cosmique, unique, et capable de réaliser cette grâce, cet eden, dont les frontières de peau et de ciel se touchent et se pénètrent? Monsieur Jorkens, au Billar Club, nous a parfois répondu, un whiskey-soda à la main. Lord Dunsany quant à lui, dans son château irlandais, a sûrement gardé un éclat perdu du Graal à la boutonnière.
1. François Truchaud parle dans
sa préface à Un whiskey, Monsieur Jorkens? chez
NéO,
de l'édition de The Book of Wonders paru chez Figuières
en
1924. J'en ignore le traducteur. La présente édition au
Seuil
comporte ce recueil ainsi que A dreamer's Tales paru en 1910 mais
inédit
en France. Merveilles et Démons de Lord Dunsany, traduit par
Julien
Green, aux Éditions du Seuil, 1991.
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Le Courrier d'Arkham N°4 bis, juillet 1991.
Presque exclusivement consacré à la réédition d'un texte français d'inspiration lovecraftienne, «Celui qui suscitait l'effroi...», paru en 1958 dans la revue Satellite sous la signature de Jacques Janus, et exhumé par Jean-Luc Buard.
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Les Cahiers Du Schibboleth (L'ARTchiTEXTE).
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Les éditions Jérôme Millon.
Les éditions Jérôme Millon
proposent un catalogue délicieusement éclectique, rempli
de ces ouvrages qu'on désespère de trouver chez un
libraire,
ailleurs qu'à la rubrique définitivement
épuisé
d'un vieil index.
Des trois collections qu'il renferme, la
collection ATOPIA est sans doute la plus remarquable; outre des
rééditions-exhumations
telle celle de la Dissertation sur les revenants de Dom Augustin
Calmet,
on y trouve matière à une véritable topographie du
mysticisme occidental. Citons par exemple Le livre des
subtilités
des créatures divines d'Hildegarde de Bingen.
La collection KRISIS, collection d'essais
philosophiques, est essentiellement dédiée à la
phénoménologie
et à ses développements récents; on y trouve
notamment
deux essais sur le philosophe allemand Heidegger. Signalons enfin,
hors-collection,
plusieurs réflexions sur le livre, texte-objet; Tourner la page
par Yvonne Johannot ou Les premiers principes de la typographie par
Stanley
Morison, ainsi que trois récits de voyages, rassemblés
dans
la collection ORBITA.
Les Editions Jérôme Millon
proposent également la première réédition
depuis
sa parution à compte d'auteur en 1821 de l'autobiographie de
Berbiguier
de Terre-Neuve du Thym, Les Farfadets ou Tous les démons ne sont
pas de ce monde, très véridique histoire du Grand
Inquisiteur
des fantômes, persuadé sa vie durant d'avoir reçu
pour
mission de débarrasser la terre des farfadets. Pour Berbiguier,
les farfadets sont partout et responsables de tout; des petits malheurs
quotidiens qu'il décrit par le menu, comme des catastrophes
naturelles.
À longueur, d'années, infatigable, Berbiguier va mettre
au
point, fébrilement, des méthodes infaillibles pour
exorciser
les démons qui se sont donnés pour but de perdre les
hommes;
ce sont des coeurs de boeuf lardés d'épingles et frits
dans
l'huile, des petites bouteilles remplies de jus de tabac où il
enferme
les farfadets imprudents qui n'ont pas échappé à
ses
coups d'épingle nocturnes, ou encore des feux rituels d'herbes
aromatiques
qui empestent le voisinage mais éloignent, le temps d'une
promenade,
les nuées néfastes. Cas clinique exemplaire pour les
spécialistes,
Berbiguier surprend néanmoins par le courage dont il fait montre
pendant un calvaire de plus trente ans qu'il relate sans réel
talent
littéraire, mais avec, parfois, un humour que n'eurent pas
toujours
ceux qui pensèrent abuser de sa crédulité.
Éditions Jérôme Millon,
3 place Vaucanson, F-38000 Grenoble, France.
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Études Lovecraftiennes n°9, 1991.
Jean-Luc Buard signe un article remarquablement
documenté (oserai-je dire, comme à son habitude?) sur
l'hypothétique
relation épistolaire entre Lovecraft et Jacques Bergier. En 30
pages
de texte et 9 pages de notes il a choisi, avec force détours, de
tenter de cerner le personnage de Bergier; tâche ardue que de
démêler
le vrai du faux dans une biographie surréaliste, à la
mesure
du personnage du Derleth français. Beau travail de
synthèse
que cette mise en lumière des diverses facettes du
co(?)-rédacteur
du Matin des Magiciens, inventeur du réalisme fantastique et...
de Lovecraft en France. signalons encore une étude
également
fort documentée de Michel Meurger sur le thème des
monstres-îles
dans la littérature. En quelques numéros, Études
Lovecraftiennes
a ainsi constitué la base d'une référence
thématique
originale dans le fandom.
Joseph Altairac, 57 rue de Stalingrad, 95120
Ermont.
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Popol Vuh, les musiciens de l'aube.
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La légende anonyme, Alain Roussel,
éditions Lettres Vives, collection Entre 4 Yeux.
Le saviez-vous? Vous pouvez commander tous nos titres disponibles sur notre page Catalogue. |