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Dossier de presse

Cette page contient notre dossier de presse pour l'année 2020.
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Étranges floraisons - anthologie

Phenix Web, décembre 2020. 

Étranges floraisons, anthologie de fantastique botanique dirigée par Jean-Pierre Favard, Philippe Gontier et Patrick Mallet.

Neuf auteurs, neuf nouvelles, pour un recueil qui a pour point de départ le végétal sous toutes ses formes, mais avec un maître mot: la menace que la plante peut constituer. Tour à tour empreint de polar, de terreur, de fantastique et d’émotion, chaque récit nous parle des plantes telles que nous ne pourrions pas les concevoir. Elles sont au centre du récit, elles en constituent le point d’orgue. Quelvque soit le protagoniste de l’histoire, c’est toujours face au végétal que son existence se trouvera changée. Difficile de faire plus éclectique dans le genre et la sensibilité de chacun des auteurs, ayant abordé le thème de bien des façons différentes. Comme il est compliqué de résumer l’ensemble, voici un petit aperçu de ce qui vous attend au fil des pages.
- Mon amie la Rose de Philippe Gontier: une histoire en forme de polar, où un homme, prêt à tout pour se débarrasser du cadavre encombrant de sa femme, imagine la dissimuler dans ses grands bacs de roses. Assez légère et humoristique dans le ton.
- Le Kulu-Nere de Pierre Brulhet: Seydou, un enfant africain, se croit la victime d’une malédiction. En réalité, il est un enfant-arbre, fruit de l’union entre une femme et un arbre sacré, le Kulu-Nere. Une histoire empreinte de poésie sur la différence de l’autre et la façon de l’appréhender.
- Sexburge de Celine Maltère: Quand la plante a-t-elle supplanté l’homme au point de réduire ce dernier à l’état d’anecdote? Le professeur Héliotrope croit détenir l’explication, et tout repose sur une maltraitance de la plante par l’homme. Petite nouvelle entre SF et dystopie, amusante à lire.
- Fantaisies botaniques de Mirgance et d’Aiquose de François Fierobe: J’avoue être passé totalement à côté de cette nouvelle qui raconte les us et coutumes végétales de deux cités, Mirgance et Aiquose, dans une tournure de style qui oscille entre reportage et catalogue.
- Automne de Jérome Sorre: la nouvelle indiscutablement la plus émouvante, la plus poignante du récit, mettant en scène une petite fille dans un abri. Le monde entier a cessé d’être, son père est sorti peut-être pour voir s'ils ne craignent plus rien, et elle l’attend, elle finit par sortir avec pour seule compagnie son doudou petit chat… et découvrir l’effroyable vérité.
- Canopée de Patrick Mallet: une histoire que l’on pourrait pensée écrite par Corben et dessinée par Druillet. Une exoplanète recouverte de végétation, un immense arbre au milieu. Des habitants qui disparaissent au fur et à mesure, quittent leur travail, leur maison, pour se rendre à proximité de cet arbre, comme s’il leur parlait et leur ordonnait de le faire… Une excellente nouvelle de SF.
- La grande offensive du printemps de Stéphane Mouret: ou quand les plantes prennent le pouvoir… Le personnage principal achète une maison dont la cour est envahie par des lianes remplies d’épines et qui semblent pousser plus vite qu’on ne les taille… l’action se situant dans ma région natale, j’y réfléchirai désormais à deux fois avant de passer par ces petits villages ! Je ne sais pas pourquoi elle m’a fait penser à Weeds (mauvaise herbe) de Stephen King.
- L’homme qui se prenait pour un arbre de Laurent Mantese: une de mes nouvelles préférées là encore. Le narrateur, médecin, suit la transformation végétale d’un ancien ouvrier à la retraite, persuadé de se changer en arbre. Le médecin fait tout pour le soigner contre son gré. La conclusion de cette nouvelle, étonnante et imprévisible, fait froid dans le dos.
- Une belle plante de Jean-Pierre Favard: la touche exotique du recueil et le seul auteur que j’avais eu l’occasion de lire précédemment avec à l’heure où je succombe. La narratrice, exploratrice, part à l’aventure dans une région inconnue de la jungle amazonienne. Elle et ses compagnons tombent sur une tribu étrange, en totale communion avec les plantes, et où aucun homme ne semble exister…
Au final, ce sont donc neuf nouvelles, toutes d’excellentes factures, certaines, comme toujours dans ce genre d’anthologie, ayant plus ma faveur: dans l’ordre du recueil, le Kulu-Néré, Automne, Canopée et L’homme qui se prenait pour un arbre. Un excellent moment de lecture en tout cas, que je recommande vivement, pour ceux qui comme moi se régalent des formats courts et pour découvrir une facette de ces neufs auteurs.
Ma critique ne serait pas complète si je ne citais pas les illustrateurs de chaque récit: Léo Gontier, Sioxara, Audrey Faury, Okiko, Patrick Mallet, Inès Cherraben et Ferdinand Springer. Chacun à sa manière parvient à exprimer en un dessin l’essence même des nouvelles.
Mes remerciements pour leur confiance, à Philippe Gontier et à la Clef d’Argent. L’illustration de couverture de Léo Gontier est absolument superbe.

Michael Fenris

Étranges floraisons - anthologie

L'Écran Fantastique Reboot n°6, décembre 2020. 

Étranges floraisons, anthologie de fantastique botanique dirigée par Jean-Pierre Favard, Philippe Gontier et Patrick Mallet.

Si le recueil collectif Étranges floraisons s’ouvre sur une préface signée Jean-Guillaume Lanuque titrée «Le végétal est un être humain comme les autres», on voit tout de suite dans quelle optique les 9 auteurs ici réunis ont envisagé la direction de leur texte: comme les animaux les plus divers, les plantes elles aussi ont toutes les raisons de demander des comptes à rendre à nous autres humains. Dans l’intimisme, comme Laurent Mantese avec «L’Homme qui se prenait pour un arbre» (et en devient réellement un), faisant face à une véritable invasion végétale («La Grande offensive du printemps» de Stéphane Mouret), qui se poursuit par la victoire incontestable des plantes dans le féministe «Sexburge» de Céline Maltère. Au total, la qualité requise chez des auteurs tous familiers des éditions qui abritent cet inquiétant palmarès.

Jean-Pierre Andrevon

Étranges floraisons - anthologie

Yozone, 11 octobre 2020. 

Étranges floraisons, anthologie de fantastique botanique dirigée par Jean-Pierre Favard, Philippe Gontier et Patrick Mallet.

Le vert est à la mode. Sa promotion, sa protection, ses mutations... Pour quelles conséquences? un monde plus vert, plus propre? à quel prix, notamment pour l'être humain? Tentatives de réponses avec les auteurs habitués de la Clef d'Argent, et quelques autres.
Saluons d'emblée la préface très érudite de Jean-Guillaume Lanuque qui contredit d'emblée une quelconque originalité du thème. Cela fait des décennies que la SF et l'écologie se connaissent, et si vous n'aviez en tête que «Le nom du monde est Forêt» d'Ursula Le Guin et «Le jour des Triffides» de John Wyndham, vous réaliserez qu'ils ne sont que l'arbre qui cache le... touffu bosquet littéraire qui croît régulièrement depuis des décennies.
Chaque texte est «embelli» d'une illustration finale. Je me permets les guillemets car la plupart, ton des textes oblige, sont plutôt cauchemardesques.
Commençons avec Philippe Gontier, et du polar avec «Mon amie la Rose», dans lequel un mari assassin cache le cadavre de son épouse dans sa roseraie, le temps que la police l'interroge. Si le déroulé est classique, tout le sel est dans la touche finale.
Direction l'Afrique avec «Le Kulu-Néré», où les puissances telluriques viennent en aide à un garçon victime de harcèlement par les plus grands de son village. Mais pour l'enfant, la magie qui s'est emparée de lui est terrifiante, sans doute néfaste. Pierre Brulhet nous immerge parfaitement dans l'état d'esprit de son jeune protagoniste, terrifié par son pouvoir, et aux éléments du conte africain, sa magie noire, il apporte quelques touches discrètes, sur le rôle des femmes, qui contrebalancent très agréablement la superstition masculine.
Dans «Sexburge», Céline Maltère nous plonge dans un futur où végétal et humain ont fusionné. Si cela commence très doctement par un cours universitaire sur les origines controversées de cette alliance (contre ?) nature, l'autrice amène de manière subtile son sujet, le rend plus proche au travers de son personnage, converti mais encore naïf, et la chute donne du piquant à cette histoire, dans la lignée très sexuée de ses textes précédents.
Si vous avez aimé «La Mémoire de l'Orchidée», «Fantaisies botaniques de Mirgance et d'Aiquose» de François Fierobe vous enchantera. Sur un ton mi-journalistique, mi-touristique, il y narre en un va-et-vient qui va crescendo la rivalité entre deux villages, lieux de fééries botaniques, florales et végétales, spectacles envirants et expériences fabuleuses, une explosion de mystère et de beauté qui n'est pas sans rappeler le charme trouble des «Cités Obscures» de Schuiten.
J'ai presque eu peur, car l'«Automne» de Jérôme Sorre commence exactement comme l'excellent et éponyme «Automne» de Jan Henrik Nielsen. Point de plagiat car les chemins dévient, et l'auteur introduit une bonne dose de fantastique assez terrifiant, rappelant «Cellules», qui vous laisse un grand frisson en travers du dos jusque dans les dernières lignes.
J'ai eu plus de mal avec «Canopée» de Patrick Mallet, qui nous envoie sur une lointaine planète en cours de colonisation, avec une Humanité qui se taille un domaine à coups de scies circulaires géantes dans une jungle gigantesque. La trame n'est pas très originale (des colons «appelés» par le Cœur de la forêt) mais plutôt bien traitée. Néanmoins, des poncifs d'une SF totalement surannée et des aberrations physiques (la planète «tourne» autour de 3 soleils!) tout à fait superflues gâchent profondément l'immersion.
Déception aussi avec «La grande offensive du printemps». Stéphane Mouret, qui nous avait habitué à des textes d'une grande sensibilité («la friche»), signe là une histoire bancale d'un couple en crise, mais le prosaïsme de l'écriture ne marche pas pour décrire la lente dégringolade de leurs relations qui va simultanément avec l'envahissement des végétaux dans leur villa. Il y a un je-ne-sais-quoi qui manque, de l'espace, du temps pour se glisser dans la peau du protagoniste, pour apprécier les contradictions que lui impose sa femme... Ou bien l'horreur arrive trop tôt...On est à rien d'une ambiance à la Stephen King, la fin est noire à souhait, et pourtant, j'ai eu la sensation de rester sur le bas-côté.
«L'homme qui se prenait pour un arbre» de Laurent Mantese décrit une métamorphose, suivi par un médecin, d'un homme isolé, seul dans sa maison. Il y a plein d'excellentes choses dans cette histoire, une société en crise sociale, le rôle des médecins à domicile (déjà longuement développé dans «La Mort de Paul Asseman», chez le même éditeur). Cela se double, en fin de texte, d'un tableau écolo parfaitement contemporain, une touche finale de poésie cruelle après le réalisme de cette mutation fantastique.
Enfin, «Une belle plante» de Jean-Pierre Favard oscille entre merveilleux scientifique à la Jules Verne et thriller à la mode type Maxime Chattam, pour un texte pro-féminin de toute beauté. Une étudiante accompagne une expédition scientifique en Amérique du Sud, et déjà durant le trajet, l'attitude des mâles ne peut pas être imputé qu'à leurs besoins primaires. L'avancée dans la jungle est digne des images des films d'aventures des années 80, et l'auteur nous offre une chute aux antipodes de nos attentes, balayant nos hypothèses en quelques lignes horrifiantes. On regrette presque que cela s'arrête si tôt.
Tout cela nous donne une anthologie assez équilibrée, avec des textes aux accents lumineux, même si on a la sensation que l'esprit de revanche contre les humains domine ces avenirs végétalisés.

Nicolas Soffray

Étranges floraisons - anthologie

Les Lectures de l'Oncle Tom, 23 septembre 2020. 

Étranges floraisons, anthologie de fantastique botanique dirigée par Jean-Pierre Favard, Philippe Gontier et Patrick Mallet.

L'Homme a besoin de la nature. La réciproque est-elle vraie?
La Flore existait avant l'Homme, et malgré tout ce que celui-ci invente pour la «dénaturer», il est probable qu'elle lui survivra.
Mon propos n'est point d'établir une tribune sur la déforestation au Brésil, sur l'emploi de produits phytosanitaires préjudiciables, sur la nouvelle façon de procéder dite permaculture, écologique pour certains, paresseuse pour d'autres, sur les nouvelles pratiques urbaines qui est de laisser pousser dans les rues les herbes dites adventices, et autres recherches de légumes anciens. Non, mon souhait est juste de présenter comme un bouquet de fleurs ces nouvelles dues à des auteurs habitués des éditions Clef d'Argent, mais pas que.
«Mon amie la rose» de Philippe Gontier occupe la première place de ces nouvelles, et elle est peut-être celle que je préfère.
Flore n'aurait jamais dû annoncer à son mari qu'elle désirait divorcer. Résultat il l'a étranglée. Puis il simule un accident de voiture mais enterre le corps de sa femme dans la serre, une roseraie dont elle était fière. Et dont elle pourrait être fière de là-haut car ce sont bien ses fleurs qui dénonceront l'assassin. Naturellement, le titre de ce texte m'a remémoré la chanson de Françoise Hardy.
Pierre Brulhet nous entraîne dans une région de l'Afrique qu'il connait bien pour y avoir vécu. D'où l'origine peut-être de «Le Kulu-Néré
».
Le jeune Seydou attend son tour devant la case du sorcier, mais il y a tellement de monde qu'il renonce et se promet de revenir le lundi suivant. Au bout de la troisième fois et en se levant de très bonne heure, il peut enfin accéder dans la case du sorcier qui lui annonce qu'il faut être courageux. Et sans prévenir, le sorcier lui coupe une main. Lorsqu'il sort de son évanouissement, Seydou se rend compte qu'il n'a pas mal, et que son poignet cicatrise déjà, une mousse verte au moignon. Et des plaques brunâtres s'étalent sur sa peau.
Dans quelques dizaines d'années, ou quelques siècles, cela dépend des avancées technologiques, peut-être seront nous confrontés aux personnages de
«Canopée» de Patrick Mallet. Terra IV est au bord de l'épuisement, et il faut pour que l'humanité survive découvrir une autre planète. Terra V, une exoplanète habitable, est entièrement recouverte de végétation. Elle accueille déjà quelques nouveaux pionniers mais une navette, qui devait patrouiller dans des endroits encore inexplorés, s'écrase au sol. Les deux survivants cherchent à regagner Ourobor, une cité construite grâce à la déforestation intensive, mais malgré leurs cartes, ils s'aperçoivent que quelque soit le chemin suivi, ils tournent le dos à leur destination, et que des Canopéens poursuivent le même chemin ou les précèdent vers un arbre immense. Naturellement, ceci rappelle la déforestation intensive du Brésil, de l'Indonésie, du Canada, et quelques autres pays, bouleversant la biodiversité au profit d'hommes politiques ou d'industriels qui ne voient pas plus loin que le bout de leur portefeuille.
Confinée dans un abri souterrain, une petite fille se réveille grâce à la lumière artificielle. Son père est sorti la veille mais il n'est pas revenu. Il voulait savoir si la vie au grand air était possible, alors que cela fait si longtemps qu'ils sont tous deux confinés. Alors malgré les objurgations de son père, la gamine monte l'échelle et sort de cet abri. Elle se retrouve dans la cour de leur maison, mais le père n'est nulle part en vue. La bâtisse est en ruine, le vent souffle. Alors la gamine se dirige vers une sorte parc. Tel est le thème de
«Automne» de Jérôme Sorre.
Ce ne sont que quelques fleurs, vénéneuses ou non, odoriférantes ou non, que je vous propose, mais sachez que les préoccupations actuelles, les nouvelles façons de procéder, comme étreindre un arbre entre ses bras afin de communier avec la nature par exemple, font partie des sujets d'inquiétude des auteurs et par voie de conséquence de nous-mêmes.
Des nouvelles qui se veulent optimistes mais se révèlent la plupart du temps pessimistes, et abordent aussi bien le roman policier que le fantastique, la science-fiction que l'horreur, et autres thèmes qui servent de support aux préoccupations actuelles.
Ces auteurs là ont la main verte!

Paul Maugendre

La Science des Folles - Céline Maltère

Yozone, 11 mai 2020. 

La Science des Folles, roman de Céline Maltère.

La science et les femmes sont les deux passions qui animent Katia Trismégiste et vont la mener à sa perte. Dans son château de la Taïga, héritage de son père à la sinistre réputation, cette reine tente de concilier les deux, à la recherche d'un idéal d'où l'homme est absent.
Après Kationa (Les Corps glorieux) et Katarina (Les Vaniteuses), Katia Trismégiste, la troisième fille de Goth, arrive sur le devant de la scène. Ce nom de Trismégiste la grandit, montre son aura, car il peut être traduit par la trois fois grande, la trois fois puissante. Il ramène aussi au fameux Hermès Trismégiste, personnage mythique auquel est attribué tout un corpus de textes (Hermetica) et notamment la Table d'émeraude à la célèbre formule: «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas». Dans ses voyages, Katia en découvre justement un dérivé avec un être aux deux faces. Katia est une chercheuse, elle expérimente sans souci d'éthique. Les souterrains de son château, qui sont interdits à tout autre qu'elle et protégés par un labyrinthe, abritent son laboratoire aux multiples salles. Les alchimistes se veulent justement comme les héritiers d'Hermès Trismégiste un surnom qui lui va comme un gant.
Cette reine est à la recherche d'un idéal féminin. Comme ses sœurs, elle a été élevée en rejetant les hommes, en les voyant comme des inférieurs. D'ailleurs un passage sur une île lointaine montre une société où leur rôle se limite à celui de reproducteurs. Katia veut le grand frisson, la passion qui ne se tarit jamais. Elle croit la trouver à plusieurs reprises, mais la lassitude la gagne à chaque fois, la plongeant dans la mélancolie et une envie de poursuivre encore plus loin ses recherches. Peut-il y avoir une fin à cette quête perpétuelle, aussi bien dans le monde physique que celui de la science? Il s'agit du moteur de Katia, un but qu'elle poursuit sans faire montre de faiblesses. Elle a grandi ainsi, a même été dressée à ne jamais faillir lors de quelques mois chez une comtesse sanglante. Chaque moment de faiblesse doit être effacé, éliminé par une plus grande cruauté. Katia souffle le chaud et le froid, elle est sans pitié, même si elle se révèle à certaines occasions humaine.
Ce personnage des plus complexes est une énigme tout du long, car il est difficile de la cerner, de prévoir ses réactions. Son entourage baisse les yeux devant elle et obéit à ses ordres sans discuter. Il suffit de voir une fois ce qu'il en coûte à la braver!
Le destin de Katia Trismégiste peut-il être heureux? Le premier chapitre montre d'emblée sa fin, avant de décrire toutes les péripéties qui l'ont amenée là.
La Science des Folles se lit très bien, les aventures se suivent mais ne se ressemblent pas, Céline Maltère les narre avec goût, avec un brio évitant toute lassitude. Pourtant, plus d'un passage se révèle pénible, dur comme le châtiment d'une ancienne favorite. Katia n'épargne personne, comme Céline Maltère menant jusqu'au bout sa vision de trois reines, trois sœurs rejetant les hommes, car ne désirant pas de descendance. Même si Katia en a une, il ne restera que son nom, sa réputation que rien ni aucun rejeton ne pourra surpasser.
Mélange de chevalerie, de fantastique, sans oublier un zeste d'horreur,
La Science des Folles achève le «Cycle de Goth» en beauté. Ce dernier roman au personnage magnifique et terrifiant, inspiré par la comtesse Élisabeth Bathory est aussi inattendu que les autres, aussi surprenant dans son déroulement et aussi passionnant. Le lecteur se retrouve englué dans l'histoire, une succession de rencontres, de quêtes, de plaisirs charnels...
L'imaginaire de Céline Maltère est à l'image de ces trois sœurs, il dégage des parfums malsains, entêtants et ensorcelants qui font que l'on y revient, piégé par des promesses d'inattendu et de plaisirs interdits.
Une auteure, trois reines à découvrir pour flirter avec les limites, en évoluant sur l'étroite et perméable frontière séparant le paradis de l'enfer.

François Schnebelen
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